Libye: Washington réitère son appel à un règlement politique
Les États-Unis ont réitéré jeudi leur appel
à un règlement politique de la guerre civile en Libye, et imposé des sanctions
à des Libyens soupçonnés d'alimenter le conflit en menant un trafic de pétrole
et de drogue. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a évoqué la crise
libyenne lors d'un entretien téléphonique avec le ministre égyptien des
Affaires étrangères Sameh Choukri, dont le pays est l'un des principaux
soutiens de l'homme fort de l'Est libyen, Khalifa Haftar.
Le secrétaire d'Etat américain et Sameh
Choukri ont discuté de «l'importance de soutenir un cessez-le-feu
négocié par l'ONU en Libye, par le biais de discussions politiques et
économiques», a indiqué le département d'Etat. Cet entretien est intervenu
alors que le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, se trouvait à
Tripoli, où Ankara soutient activement le gouvernement d'union (GNA) reconnu
par l'ONU face au maréchal Haftar.
Mevlüt Cavusoglu a estimé que pour qu'un
cessez-le-feu soit «durable», le GNA doit pouvoir étendre son contrôle sur
Syrte (450 km à l'est de Tripoli) et Joufra, plus au sud, où se trouve une
importante base aérienne, aujourd'hui toutes deux sous le contrôle des
pro-Haftar. Dans le même temps, le Trésor américain a gelé les avoirs d'un
ressortissant libyen, Faysal al-Wadi, de deux de ses associés et d'une société
basée à Malte, Alwefaq Ltd, les accusant d'exporter illégalement du pétrole et
des drogues vers l'Union européenne via Malte. «Le contrôle des voies
de contrebande, des installations pétrolières et des centres de transport est
un moteur clé du conflit en Libye», a souligné le Trésor dans un
communiqué.
La Libye est en proie au chaos depuis la
chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis la fin 2019, le GNA
bénéficie d'un soutien militaire accru - et décisif dans la bataille de Tripoli
- de la Turquie. M. Haftar est lui appuyé par l'Egypte, les Emirats arabes
unis, l'Arabie saoudite et la Russie. La Maison Blanche a condamné mardi la
présence de forces militaires étrangères en Libye, affirmant qu'il n'y avait
pas de «gagnants» dans la guerre civile qui déchire le pays.
Les Etats-Unis reconnaissent le gouvernement de Tripoli mais le président
Donald Trump avait semé la confusion l'an dernier en faisant les louanges du
maréchal Haftar.