Donald Trump, le président du désordre
La saison des campagnes électorales est propice aux coups
de menton. A la veille des élections américaines de mi-mandat, en
novembre 2018, Donald Trump avait déjà jugé impératif le déploiement de
plus de 5 000 soldats sur la frontière avec le Mexique. Les Etats-Unis,
assurait-il, étaient sous la menace de « caravanes » de
migrants. Le ton alarmiste adopté par le président n’avait pas empêché la
déroute du camp républicain à la Chambre des représentants, et Donald Trump
n’avait plus évoqué ce péril présenté comme imminent.
Deux ans plus tard, le président a tenté de
mettre à profit les troubles qui accompagnent des manifestations contre les
violences policières à Portland, dans l’Oregon, pour afficher à nouveau une
posture martiale. Sous l’autorité de son ministre de la justice et du
secrétaire à la sécurité intérieure, un poste créé après les attentats du
11-Septembre, des forces fédérales ont été dépêchées sur place officiellement
pour protéger des bâtiments fédéraux.
Le résultat a été spectaculaire. Au lieu de
ramener le calme, ces forces de sécurité, peu rompues aux techniques du maintien
de l’ordre, ont attisé les passions. Au point que leur retrait apparaît
désormais comme un indispensable geste d’apaisement.