Liban : chaos généralisé dans un pays en faillite
Noyés par la crise, les Libanais se retrouvent souvent
sans électricité. En pleine flambée des cas de coronavirus, le système
hospitalier menace de s’effondrer. Gravement touché par les licenciements
massifs, le personnel hospitalier va se mettre en grève mercredi 5 août.
Dans son magasin plongé dans l’obscurité,
Ghassan fait défiler nerveusement des photos sur son téléphone. « Vous voyez, lui, c’est mon voisin. Il s’est
pendu hier dans son salon, il avait deux enfants », confie-t-il, assis derrière sa caisse enregistreuse
devant une tasse de café fumant. « Je crois qu’il n’en pouvait plus, ça
faisait des mois qu’il était sans travail », commente l’homme de 50 ans.
Dans l’arrière-boutique, broyeur à café et
torréfacteur sont à l’arrêt. « Électricité du Liban (l’entreprise publique qui contrôle 90 % de
la production, du transport et de la distribution d’électricité dans le pays
NDLR),
c’est la plus grande mafia au Liban. Depuis début juillet, on n’a plus de
courant », s’agace Ghassan.
Comme le reste du pays, le quartier arménien
de Bourj Hammoud s’est retrouvé dans le noir, les deux centrales qui alimentent
le Liban en
électricité étant confrontées à une pénurie de carburant. « J’ai dû payer pour obtenir cinq ampères
avec le générateur du quartier, et acheter très cher quelques litres de mazout
au marché noir pour faire fonctionner mes machines, se lamente Ghassan. Alors qu’avec la crise, je fais à peine 30
% de mes recettes habituelles. »