Le prix du soutien: al-Sarraj met la Banque centrale libyenne dans la poche d’Erdogan
mardi 04/août/2020 - 12:36
Fayez al-Sarraj a effectué une visite à Ankara à la tête d’une délégation économique pour examiner l’augmentation de la coopération avec la Turquie.
En faisaient partie le gouverneur de la Banque Centrale Al-Siddik al-Kabir, ainsi que le président de la Cour des comptes Khaled Chakchuk et des responsables des ministères des Finances et de l’Economie du gouvernement d’entente.
Par ailleurs, Al-Kabir s’est entendu avec Erdogan sur les détails de l’application de l’accord entre le gouvernement d’entente et le gouvernement turc visant à indemniser pour un montant de quelque 3 milliards de dollars les sociétés turques qui
réalisaient des projets en Libye avant les événements du 17 février.
Par ailleurs, la revue libyenne al-Marsad a révélé le 30 juin dernier une décision de la Banque centrale turque d’annuler tous les contrats de garantie en faveur des banques libyennes concernant les projets des sociétés turques en Libye et qui n’ont pas été réalisés depuis 2001 à cause de la guerre.
Cette décision est catastrophique pour les banques libyennes qui devront fournir les indemnités relatives aux projets suspendus à la place des banques turques.
En fait, le silence des responsables libyens face à ces décisions turques s’explique par le fait que le gouvernement d’entente considère que la Turquie joue un rôle essentiel dans son maintien au pouvoir, et qu’il doit donc lui fournir des facilités financières en Libye.
Or, tout cela s’accorde avec les ambitions turques en Libye, Ankara soutenant les milices et le gouvernement d’entente, considérés comme les plus à même de réaliser ses intérêts dans le pays.
Notons qu’al-Siddik al-Kabir est libyen ayant fait ses études en Amérique.
Après les événements du 17 février, il a été soutenu par le groupe des Frères de Libye au poste de gouverneur de la Banque centrale.
Par ailleurs, son casier judiciaire n’est pas vierge, et il a été emprisonné six mois pour corruption alors qu’il était président du conseil d’administration de la Banque d’Al Omma (1990-2000).