Au bord du gouffre: le régime d’Erdogan s’écroule face à la montée de l’opposition turque
« La crise que traverse Ankara est une crise de gouvernement et de démocratie, et le peuple turc vit une période de dépendance de la justice vis-à-vis du Palais présidentiel, et l’économie est en danger, à cause de l’alliance avec le Qatar » : C’est ainsi que le président du Parti républicain du peuple, Kamal Kiliçdaroglu critiquait le régime turc lors du 37e Congrès du parti.
Et de fait, la popularité d’Erdogan et de son parti a chuté ces temps derniers, et les attaques contre lui se sont intensifiées.
Et bien que les députés du Parti au pouvoir occupent plus de 50% des sièges, un sondage réalisé en juin dernier a montré que ce dernier obtiendrait 30% des voix lors des prochaines législatives contre 24% pour le Parti républicain du peuple, c’est-à-dire que le plus grand parti d’opposition a pu réduire l’écart de voix avec le parti au pouvoir à 6 points.
Kamal Kiliçdaroglu a également appelé à adopter une nouvelle constitution reposant sur des principes démocratiques parlementaires, en considérant que les changements constitutionnels après le référendum de 2017 qui a conduit à un régime présidentiel, ont été la cause de l’annulation des équilibres démocratiques et de l’affaiblissement du Parlement et de la justice.
Notons que les partis d’opposition ont affronté nombre de défis durant ces dernières années, et ont pu jouer des rôles qui ne leur étaient pas impartis, dans le domaine en particulier de la défense des droits de l’homme, et cela a conduit à l’apparition de nouveaux dirigeants qui ont peut-être inspiré certains cadres à l’intérieur du parti au pouvoir. C’est ainsi qu’à la suite des dernières élections municipales, ce dernier a vu la démission de nombre de ses membres qui ont créé de nouveaux partis d’opposition.