Crise en Libye: l'Arabie saoudite cherche à rapprocher les positions des pays voisins
Au lendemain de ses
échanges, lundi 27 juillet, au Caire, autour de la crise libyenne, le chef de
la diplomatie saoudienne s’est rendu mardi à Alger puis à Tunis avant de se
rendre à Rabat où il était ce mercredi. Le but de cette tournée diplomatique
saoudienne surprise au Maghreb n’est pas précisé, mais vise, selon plusieurs
sources, à rapprocher les points des vues des pays voisins de la Libye sur une
solution à cette crise.
D’Alger, à Tunis à Rabat,
le discours du ministre des Affaires étrangères saoudien était le même :
il souligne en cohérence avec ses homologues « le
rôle central »
des pays voisins de la Libye dans le « règlement
pacifique du conflit » libyen, dans « la
protection de ces pays contre le terrorisme » et pour lutter contre
« les ingérences étrangères. »
Selon plusieurs
observateurs algériens, l’Arabie saoudite, qui réactive sa diplomatie étrangère
après une période de long sommeil, « tente un
rapprochement entre le Caire et Alger ». Les deux pays sont en
froid en raison des divergences sur une sortie de la crise libyenne.
Riyad cherche en effet à
rapprocher les positions des pays voisins de la Libye. Cette tournée « de
travail »
est organisée pour « se concerter et échanger
les points de vue sur les questions régionales et surtout sur la Libye ».
Dans les différentes
déclarations qui ont accompagné cette tournée saoudienne, Tunis, Alger, le
Caire et Rabat ont affiché toutes « une
convergence de points de vues » avec l’Arabie saoudite.
Visite
au Maroc
A Rabat, ce mercredi,
Nasser Bourita et son homologue saoudien Faysal Ben Farhane ont également
souligné l’importance d’une solution inter libyenne qui sera soutenue par les
pays voisins.
La visite saoudienne à
Rabat intervient au lendemain de la visite de deux hauts responsables libyens
qui ont échangé avec
les autorités marocaines sur les possibilités d’une solution
pacifique dans un cadre libyen. Selon nos sources, une nouvelle conférence
politique pour amender l’accord de Skhirat signé en 2015 n’est pas exclue.
Le ministre saoudien qui
s’était rendu d’abord au Caire avait assuré lundi que le Royaume « apportait
son appui complet » à la position égyptienne en Libye.
Les députés égyptiens ont
approuvé la semaine dernière une possible intervention armée égyptienne en
Libye. Le Caire voit en la présence des milliers d’extrémistes transportés par
la Turquie en Libye près de ses frontières une menace pour sa sécurité
nationale.