Human Rights Watch appelle la Turquie à enquêter sur des cas de torture
Human Rights Watch (HRW)
a appelé mercredi 29 juillet les autorités turques à enquêter sur des cas
présumés de torture et mauvais traitements par les forces de l'ordre à Istanbul
et dans le sud-est du pays. «Il existe de preuves crédibles montrant que la
police et des vigiles de quartiers turcs ont commis de sérieux abus contre au
moins 14 personnes dans six incidents à Diyarbakir (sud-est) et à Istanbul dans
les deux derniers mois», a affirmé Human Rights Watch dans un rapport.
Selon l'ONG, les cas
reportés suivent «une trame inquiétante d'arrestation violente, de coups et
d'autres types d'abus». HRW appelle les autorités turques à mener une
enquête à ce propos. En juin, le Parlement turc avait adopté un projet de loi
controversé qui renforce considérablement les pouvoirs de «vigiles de
quartier». Ces vigiles («bekçi», en turc), qui patrouillent la nuit
pour signaler les troubles à l'ordre public, disposent désormais presque des
mêmes pouvoirs que les policiers, y compris le port et l'usage d'une arme à
feu.
Attaques de chiens
Dans deux des cas
rapportés par HRW, les policiers auraient pénétré dans des habitations et
incité leurs chiens à attaquer les victimes, qui se sont retrouvés avec des
marques de morsures sur leurs corps. Dans deux autres cas signalés par HRW, des
détenus suspectés d'être impliqués dans une attaque meurtrière contre des
policiers auraient été battus et subi des abus, selon des images partagées par
des comptes privés sur les réseaux sociaux.
HRW affirme avoir examiné
les documents légaux et médicaux relatifs aux cas rapportés et interviewé des
témoins, les victimes, leurs avocats et leurs familles. Dans quatre cas, les
autorités ont simplement rejeté les allégations d'abus sans avoir mené
d'enquête, affirme le HRW. «Le réflexe de nier les abus de la police face
aux rapports attestant le recours à la violence, à la torture et au mauvais
traitement (...) nous est tristement familier, mais il est inadmissible», a
déclaré Tom Porteous, vice directeur de programmes de HRW.