Afghanistan : Le gouvernement négocie avec les Talibans pour assurer la sécurité des Législatives
Ahmed Lamlom
Les électeurs afghans sont invités à l’urne
le 20 octobre prochain pour renouveler le Parlement lors des Législatives 2018
après un report de trois ans. Report dû en raison de divergences politiques et
de controverses relatives à l’inscription des électeurs pour prévenir la
fraude.
Le gouvernement afghan tente d’assurer une
plus grande participation des électeurs à ces Législatives, au cours desquelles
2 500 candidats postulent 249 sièges. Pour avoir un système de vote facile et
sans fraude, le gouvernement a importé des machines biométriques et négocie
avec les Talibans de ne pas attaquer les bureaux de vote.
En revanche, ces négociations passent par une
situation difficile parce qu’un porte-parole des Talibans a nié vendredi
l’existence d’une réunion entre les représentants du mouvement avec une
délégation du gouvernement afghan cette semaine. Mais d’autres sources
talibanes ont déclaré à Reuters que, les deux parties se sont rencontrées en
Arabie saoudite pour discuter de la situation sécuritaire dans le pays
avant les élections législatives. Et qu’il y aurait de profondes divergences
entre les deux parties lors des négociations, ce qui a poussé les Talibans à
nier en bloc l’existence de ces pourparlers.
Avoir un processus électoral dans le calme et
sans actes de terrorisme représente une priorité absolue pour le gouvernement
afghan, surtout que la phase des inscriptions sur les listes électorales et les
préparatifs des échéances électorales ont connu plusieurs actes terroristes: un
kamikaze s’étant fait exploser devant le bureau de la Commission électorale à
Kaboul le mois dernier.
« Le gouvernement nous demande d'aider à
organiser les élections dans la paix. La délégation du gouvernement a accepté
de libérer les prisonniers et les a divisés en trois catégories, en fonction de
leur importance", a déclaré à Reuters un commandant taliban sous couvert
d'anonymat.
Le président des États-Unis, Donald Trump, a
nommé le général Scott Miller, commandant des forces américaines et de l'OTAN
en Afghanistan. Il est entré en fonction début septembre, alors que Washington
se pose de plus en plus de questions sur sa stratégie visant à amener les
Talibans à tenir des pourparlers pouvant mettre fin au conflit qui y a éclaté
depuis aujourd’hui 17 ans.
L'administration Trump a abandonné le refus
des administrations précédentes de mener des négociations directes avec les
Talibans. Il est à noter qu’une délégation américaine a rencontré des délégués
talibans à Doha (Qatar) en juillet dernier.
Pour la première fois, sera attribuée à 54
mille éléments des forces de sécurité afghanes l'organisation de la sécurité
des 5000 bureaux de vote. Pour des raisons de sécurité, 2000 autres bureaux de
votre n’ouvriront pas leur porte. La mission de l'OTAN est écartée des
préparatifs menés par les forces afghanes, relatifs à la coordination des
mesures de sécurité pour la sécurisation du processus de vote.
« L'élection est non seulement source
de préoccupation pour l'OTAN, mais l’est aussi pour l'ensemble du peuple afghan
», a indiqué pour sa part à l’AFP le représentant civil de l'OTAN en
Afghanistan, Cornelius Zimmermann, en soulignant que l'aviation américaine
continuera à soutenir les forces terrestres en cas de besoin.