USA: les heurts entre police et manifestants se durcissent au-delà de Portland
La nuit de samedi à dimanche a été marquée dans plusieurs villes des Etats-Unis par de nouveaux affrontements, parfois violents, entre policiers et manifestants protestant contre le racisme et le déploiement d'agents fédéraux ordonné par Donald Trump.
Un homme a été tué par balle samedi soir en marge d'une manifestation à Austin, au Texas. Selon la police locale, il était "probablement armé d'un fusil" lorsqu'il a approché le véhicule de l'auteur des coups de feu mortels, qui a été arrêté et coopère avec les autorités.
Des manifestations ont eu lieu à travers tout le pays, d'Omaha, Oakland et Los Angeles, en Californie, à New York, en passant par Louisville, dans le Kentucky, ou Richmond, en Virginie, où la police anti-émeutes aurait lancé du gaz pour disperser une marche du mouvement "Black Lives Matter" (Les vies noires comptent), selon des médias américains.
La vague de colère historique contre le racisme et les brutalités des forces de l'ordre a été déclenchée par la mort, fin mai à Minneapolis, du quadragénaire noir George Floyd sous le genou d'un policier blanc.
A Portland, où le mouvement est toujours vif plus de deux mois après, la nuit a de nouveau été tendue près du tribunal fédéral, devenu l'épicentre des protestations.
La police a eu recours à du gaz lacrymogène et du gaz au poivre pour disperser les manifestants, dont plusieurs ont été arrêtés par des agents fédéraux après avoir tenté de renverser une barrière érigée autour du tribunal, a constaté une journaliste de l'AFP.
Ordonné par le président Trump, qui fait face à une bataille de plus en plus difficile pour sa réélection et mène campagne sur le thème "la loi et l'ordre", l'envoi de policiers fédéraux a justement attisé les braises de la contestation.
Dans de nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on voit ces agents, en tenue paramilitaire et sans badge visible d'identification, utiliser des véhicules banalisés pour interpeller des manifestants.
Des méthodes qui font désormais l'objet d'une enquête officielle du ministère de la Justice, et qui ont été fermement condamnées dimanche sur CNN par la maire de Chicago Lori Lightfoot: "Nous ne permettrons pas à des agents anonymes d'arrêter des gens, de violer leurs droits et de les garder en détention".
- Débordements à Seattle -
Donald Trump avait annoncé mercredi renforcer les effectifs des agents fédéraux à Chicago et d'autres villes après une résurgence de la criminalité et des fusillades depuis le début de l'été.
A Seattle, dans l'Etat de Washington, la nuit de samedi à dimanche a été particulièrement mouvementée. Le bruit de détonations a résonné dans certaines rues et de la fumée s'élevait d'un secteur où des manifestants ont mis le feu à des remorques sur un site de construction d'un centre de détention pour mineurs, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Certains des manifestants ont tenté de se protéger avec des parapluies du gaz au poivre lancé par la police pour mettre un terme aux débordements.
Les autorités ont annoncé sur Twitter que 45 personnes avaient été arrêtées pendant ces "émeutes".
"Les émeutiers n'ont eu aucun respect pour la sécurité de la population, pour la sécurité des policiers ou pour les commerces et propriétés qu'ils ont détruits", a déclaré la chef de la police de Seattle Carmen Best, selon des propos rapportés par les médias locaux.