Erdogan grisé par son succès en Libye, veut pousser ses ambitions
L’opération Griffes du tigre succédant à Griffes d’aigle est menée depuis le début de la semaine par l’armée turque en Irak contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Les surnoms de bêtes de proie choisis par Ankara pour désigner ses attaques aériennes puis terrestres en territoire irakien reflètent son humeur conquérante après son récent succès dans la guerre en Libye. Car si ses raids contre les positions de l’organisation séparatiste kurde considérée comme «terroriste» dans le nord de l’Irak sont réguliers depuis des décennies, l’ampleur et la durée de l’intervention turque ces derniers jours sortent de l’ordinaire.
Si bien qu’elle a suscité des protestations inhabituelles de la part des autorités irakiennes. L’ambassadeur de Turquie à Bagdad, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères et s’est vu remettre une lettre employant «les termes les plus forts», selon un communiqué du ministère. Lors de cette deuxième convocation en quarante-huit heures, l’Irak a appelé la Turquie à retirer ses troupes de son territoire et à cesser les «actes de provocation», au lendemain de l’envoi de forces spéciales turques pour combattre les rebelles kurdes. Car malgré une première convocation mardi pour exiger le respect de la souveraineté irakienne, la Turquie avait envoyé le lendemain des commandos descendus d’hélicoptères dans une dizaine de villages dans la province de Dohouk, aux confins de la Syrie, de la Turquie et de l’Irak.