La Somalie et l'Afrique de l'Est, théâtre géopolitique pour la Turquie
L'Égypte est l'un d'entre eux. Actuellement, le Caire et Ankara ont des intérêts conflictuels sur plusieurs fronds. Sur la question de la prospection en Méditerranée, l'Egypte s'est positionnée aux côtés de la Grèce et de Chypre, et n'a pas reconnu la validité des accords qu'Erdogan a signés avec Fayez Sarraj, chef du gouvernement d'unité nationale (GNA) de Tripoli, fin 2019.
Dans le conflit libyen, des divergences apparaissent également. Le maréchal Khalifa Haftar, dont l'Armée de libération nationale (ANL) s'oppose au GNA de Sarraj.
À cet égard, outre la Somalie, le Soudan peut jouer un rôle très important. Jusqu'à la chute du dictateur Omar al-Bachir, Ankara et Khartoum étaient des alliés très proches, grâce surtout à la bonne volonté du dirigeant africain envers les Frères musulmans. Cependant, avec la transition politique réussie pour le moment et le nouveau gouvernement d'Abdallah Hamdok, leurs relations restent à définir.
De même, la pénétration de la Turquie en Afrique de l'Est peut également représenter un défi pour l'Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis. Le Royaume n'est qu'à quelques centaines de kilomètres du territoire national somalien. L'Égypte, l'Arabie te les Emirats soutiennent Haftar en Libye pour éviter le risque de croissance des Frères musulmans.
La Turquie est capable de se renforcer à court terme dans des pays comme la Somalie, le Soudan ou même l'Ethiopie, face à l'Egypte en raison du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) construit sur le Nil.