Publié par CEMO Centre - Paris
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La Libye, nouvelle frontière des ambitions d’Erdogan

vendredi 17/juillet/2020 - 08:16
La Reference
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Il y a un certain temps, au lendemain d’une visite en Tunisie, le président turc annonce le vote d’une loi permettant l’envoi de troupes à Tripoli. Une manière pour le leader islamiste d’étendre sa sphère d’influence et de venir en soutien au fragile gouvernement d’union nationale libyen.

La raison de la visite inopinée de Recep Tayyip Erdogan en Tunisie s’est éclaircie vingt-quatre heures plus tard. De retour à Ankara, le président turc a annoncé qu’il soumettra au Parlement, début janvier, une motion autorisant l’envoi de troupes turques en Libye pour soutenir le gouvernement d’union nationale (GNA) face à l’offensive des forces du maréchal Khalifa Haftar. Le conflit chez son grand voisin était donc en tête des discussions à Tunis entre le président récemment élu, Kaïs Saïed, et Recep Tayyip Erdogan, même si, officiellement, elles portaient sur les «échanges commerciaux»entre les deux pays. Le Premier ministre libyen du GNA, Fayez el-Sarraj, s’est joint à la réunion de Tunis entre les présidents turc et tunisien.

«Ce qui se passe en Libye peut aussi affecter les pays voisins, c’est pour cela que nous sommes venus en Tunisie», a confirmé Erdogan lors d’une conférence de presse commune avec son homologue tunisien. Il a insisté sur le rôle de Tunis pour garantir un cessez-le-feu et un retour au processus politique en Libye. En quête d’un appui logistique de la Tunisie à partir de son territoire pour l’intervention militaire en préparation, Erdogan cherche sinon à la rallier à son camp, du moins à s’assurer de sa bienveillance. Plusieurs partis tunisiens ont exprimé leurs appréhensions après la visite du président turc, mettant en garde contre une éventuelle plongée dans le jeu des alliances régionales, ce qui signifierait une «atteinte aux intérêts» nationaux et à sa tradition de neutralité dans un tel dossier. Devant la montée des «rumeurs et des fausses déclarations», la présidence de la République a publié jeudi soir une mise au point : «La Tunisie n’acceptera pas d’être membre d’une quelconque alliance. Aucun pouce du territoire n’échappera à la souveraineté tunisienne.»


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