Le Qatar fait "consensus" pour accueillir le début des négociations de paix entre talibans et gouvernement afghan
La proposition du Qatar d'accueillir le premier cycle des pourparlers entre les talibans et le gouvernement afghan, une fois un échange de prisonniers achevé, fait "consensus", a affirmé jeudi le chef de la diplomatie afghane.
Les négociations entre les deux parties devaient initialement commencer le 10 mars, mais ont été retardées à plusieurs reprises en raison de la poursuite des combats et du retard d'un échange de prisonniers.
"Il y a un consensus pour que le début des pourparlers ait lieu au Qatar", a déclaré le ministre afghan des Affaires étrangères Mohammad Hanif Atmar devant la presse.
M. Atmar a expliqué que 12 pays avaient proposé d'accueillir les négociations de paix parmi lesquels le Qatar, l'Iran, l'Indonésie, le Japon, la Norvège et la Turquie.
Les Etats-Unis et les talibans ont signé fin février un accord historique à Doha, ouvrant la voie à un retrait total des troupes américaines après 18 ans de guerre, ainsi qu'à des négociations de paix interafghanes inédites.
La tenue de ces pourparlers dépendent d'un vaste échange de prisonniers: le président Ashraf Ghani a promis de libérer au total 5.000 prisonniers talibans contre un millier de membres des forces de sécurité afghanes détenus par les insurgés, comme le stipule l'accord américano-taliban de Doha, non ratifié par Kaboul.
Jusqu'à présent, les autorités afghanes ont libéré près de 4.400 prisonniers talibans, a indiqué le ministre, qui a qualifié ce résultat de "progrès significatif".
"Les talibans doivent dorénavant faire preuve de bonne volonté pour le début des négociations intra-afghanes", a-t-il poursuivi. "Sinon, ils seront tenus responsables pour le meurtre de centaines d'Afghans en plus (...) de ceux du corona(virus) avant qu'une date ne soit fixée pour les discussions".
L’Afghanistan, qui peine à endiguer la pandémie de Covid-19, enregistre plus de 35.000 cas confirmés et quelque 1.000 morts de la maladie.
Washington s'est engagé au retrait des troupes étrangères d'Afghanistan d'ici la mi-2021 en échange de garanties des talibans, notamment du démarrage d'un dialogue de paix.
Si les talibans se sont déclarés à de multiples reprises "engagés" à respecter les termes de ce texte, ils imputent régulièrement le non-démarrage des discussions au gouvernement afghan, accusé de ne pas libérer assez vite leurs prisonniers.