Libye: pourquoi l’activisme de la Turquie donne des sueurs froides à la France
Depuis les printemps arabes et l’intervention franco-britannique qui a chassé Kadhafi du pouvoir en 2011, la Libye est une bombe à retardement. Elle est aujourd’hui en train d’exploser. Du chantage migratoire à l’intervention contre les Kurdes en Syrie, la France avait déjà des raisons d’être en froid avec la Turquie d’Erdogan. Mais l’intervention d’Ankara en Libye, pour sauver le gouvernement de Fayez al-Sarraj à Tripoli (GNA), a ajouté un nouveau sujet de contentieux à la relation bilatérale. Pour Emmanuel Macron, la Turquie joue en Libye «un jeu dangereux».
Avec ses avions et ses drones, ses sept navires de guerre et ses miliciens rapatriés de Syrie, l’entrée en scène de la Turquie a changé la donne en Libye, en donnant l’avantage au GNA sur l’armée du général Haftar, qui avec le soutien de la Russie, de l’Égypte et des Émirats arabes unis, tentait de s’emparer de Tripoli. Soutenues par la Turquie, les forces de Sarraj visent aujourd’hui la ville de Syrte.