L’armée égyptienne interviendra en cas de «menace» turque
Le parlement basé dans l'est de la Libye qui appuie le maréchal Khalifa Haftar a dit être d'accord avec une intervention militaire de l'Egypte contre la Turquie en Libye en cas de «menace».
La Libye est déchirée par un conflit entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par l'ONU et basé à Tripoli et le maréchal Khalifa Haftar, qui règne sur l'Est et une partie du Sud.
Le premier est soutenu par la Turquie, qui a des militaires sur place, et le second par l'Egypte voisine, les Emirats arabes unis et la Russie.
«Aux forces armées égyptiennes d'intervenir pour protéger la sécurité nationale libyenne et égyptienne, si elles voient une menace imminente pour la sécurité de nos deux pays», a indiqué dans un communiqué diffusé le Parlement élu en 2014, qui compte essentiellement des pro-Haftar.
Le Parlement réagissait à un discours du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi le 20 juin, dans lequel il avait menacé d'intervenir en Libye, en réaction à une implication directe de la Turquie.
«Dangers posés par l'occupation turque»
Les relations entre Le Caire et Ankara se sont dégradées après la destitution en 2013 en Egypte du président islamiste Mohamed Morsi, soutenu par la Turquie..
«Nous appelons à des efforts concertés entre les deux pays frères, la Libye et l'Egypte, pour assurer la défaite de l'occupant envahisseur (la Turquie) et préserver notre sécurité nationale commune», a ajouté le parlement dans son communiqué.
«Les dangers posés par l'occupation turque représentent une menace directe pour notre pays et pour les pays voisins, surtout pour l'Egypte», a-t-on ajouté de même source.
Le parlement ne reconnaît pas la légitimité du chef du GNA Fayez al-Sarraj, et soutient un gouvernement rival basé lui aussi dans l'est et l'»Armée nationale libyenne" (ANL) autoproclamée du maréchal Haftar.
«Tambours de guerre»
Il est par ailleurs affaibli par des divisions. Une quarantaine de députés anti-Haftar sont notamment partis pour Tripoli où ils ont élu un autre président de l'assemblée.
Les Emirats arabes unis ont de leur côté mis en garde contre les menaces du GNA de prendre le contrôle de la ville de Syrte, située à mi-chemin entre Tripoli à l'ouest et Benghazi à l'est.
Ces «tambours de guerre (...) peuvent déboucher sur de graves conséquences politiques et humaines», a averti sur Twitter le ministre d'Etat aux Affaires étrangères Anwar Gargash.
Il a appelé à un «cessez-le-feu immédiat», en invitant les Libyens à choisir «le dialogue».