Coronavirus: reconfinements en série et progression du port obligatoire du masque
La propagation mondiale de la pandémie de coronavirus provoquait mercredi une nouvelle vague de rétablissements ou de renforcement du confinement, de l'Inde au Venezuela, et incitait Etats et entreprises à rendre le masque obligatoire, y compris aux Etats-Unis, le pays le plus touché.
Plus de 13,3 millions de personnes - une fraction du nombre réel de contaminations, en raison des écarts de méthodes et de moyens de comptabilisation d'un pays à l'autre - ont contracté la maladie. Quelque 7,2 millions, soit plus de la moitié, sont néanmoins considérés comme guéris du Covid-19, qui a fait près de 580.000 décès recensés dans le monde.
En Asie, l'Inde s'apprêtait à reconfiner plus de 10 % de sa population, avec le rétablissement mercredi soir pour deux semaines des restrictions pour les 125 millions d'habitants de l'Etat très pauvre de Bihar (nord-est).
A Patna, la capitale, des milliers de personnes ont fait fi des règles de distanciation sociale pour s'approvisionner sur les marchés avant l'entrée en vigueur de ce nouveau confinement.
"Pendant le précédent confinement, on a manqué de riz et de farine parce ce que l'on n'est pas parvenu à en acheter avant sa mise en place. Cette fois, nous avons décidé de ne pas répéter cette erreur" a expliqué à l'AFP un habitant, Neelam Devi.
La veille, la mesure avait été rétablie pour une semaine à Bangalore (Sud), coeur de la haute technologie indienne et nouveau foyer de l'épidémie dans le pays.
- Masque obligatoire à Walmart -
A Hong Kong, les bars, les salles de sport et les salons de coiffure ont dû être fermés à nouveau mercredi, et les rassemblements de plus de quatre personnes ont été interdits dans la cité-Etat qui avait enregistré des succès dans la lutte contre le coronavirus.
Au Japon, la ville de Tokyo est à son plus haut niveau d'alerte à la suite d'une hausse des cas constatés, a annoncé mercredi la gouverneure de la capitale, Yuriko Koike.
Aux Etats-Unis, déjà de loin le pays le plus touché, aussi bien en nombre décès que de cas (respectivement 136.000 pour 3,43 millions), avec une forte progression en particulier dans les Etats du Sud et de l'Ouest, les dernières actualisations de modèles épidémiologiques prévoient encore une augmentation du nombre journalier de morts.
Le bilan devrait augmenter de 15.000 morts d'ici le 1er août, selon la moyenne de modèles de 23 groupes de recherche publiée mardi par une équipe de l'université du Massachusetts. Mais selon l'un de ces modèles, le port quasi généralisé du masque, toujours très controversé aux Etats-Unis, pourrait sauver 40.000 vies d'ici novembre.
Le géant de la distribution Walmart a pris position dans ce débat en rendant le port du masque obligatoire dans tous ses magasins aux Etats-Unis à partir de lundi, comme l'ont déjà fait d'autres chaînes, comme Best Buy ou Starbucks.
En Amérique latine, où la propagation s'accélère également, le Venezuela a placé les 6 millions d'habitants de la capitale, Caracas, et ceux de l'Etat voisin de Miranda, en confinement strict depuis mercredi matin.
La mort dans l'âme, le Brésil, deuxième pays le plus touché, avec plus de 74.000 décès sur près de 2 millions de personnes contaminées risque de voir son célèbre carnaval de Rio compromis en février, les grandes écoles de samba menaçant de ne pas y participer si un vaccin n'est pas trouvé d'ici là.
- "Cocktail" grippe et coronavirus -
C'est d'ailleurs sur le front de la recherche qu'est apparue l'une des rares nouvelles encourageantes, avec l'annonce par la firme américaine de biotechnologie Moderna du prochain lancement de la phase finale de ses essais cliniques pour un vaccin contre le Covid-19.