Publié par CEMO Centre - Paris
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Dialogue de sourds entre l’Union européenne et la Turquie

mercredi 15/juillet/2020 - 05:56
La Reference
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Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, était venu à Ankara, lundi 6 juillet, pour, selon ses mots, « prendre la température » de la Turquie en amont d’une réunion des ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept au cours de laquelle pourraient être adoptées, lundi 13 juillet, de nouvelles sanctions contre le pays du président Recep Tayyip Erdogan.

Et les sourcils du haut représentant ont dû roussir au fil de ses rencontres dans la fournaise du plateau anatolien. Si le ministre turc des affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, s’est montré très courtois lors d’une conférence de presse commune, il ne lui a, en effet, épargné aucune récrimination.

Sur la question migratoire, d’abord, le ministre a, une fois encore, accusé le bloc européen de ne pas respecter ses promesses. « Tout attendre de la Turquie pendant que l’Union européenne [UE] ne s’acquitte pas de ses obligations ne résout pas le problème mais l’aggrave. C’est pourquoi il faut mettre en œuvre les assurances données à la Turquie », a affirmé M. Cavusoglu. « La modernisation de l’accord d’union douanière est importante. La libéralisation des visas est une promesse de l’UE. Que ça vous plaise ou non, vous devez l’appliquer. »

Sur ce dossier, la Turquie dispose d’un levier puissant vis-à-vis des Européens : celui des 3,6 millions de réfugiés syriens présents sur son territoire, auxquels s’ajoutent des centaines de milliers de migrants d’origines diverses, en route vers l’Europe. Ankara a déjà actionné le levier en février, en encourageant des dizaines de milliers de migrants à tenter de franchir la frontière avec la Grèce.

Le chef de la diplomatie turque a aussi déploré l’éviction de la Turquie des listes européennes des pays dits « sûrs » au regard de la pandémie de Covid-19, qui risque de torpiller la saison touristique dans son pays.

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