Publié par CEMO Centre - Paris
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Visées expansionnistes d'Ankara

mardi 14/juillet/2020 - 09:16
La Reference
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François Ier, dans sa politique pro-turque, ne se souciait guère de solidarité européenne. Au-delà des siècles, l'Europe rendrait-elle à la France la monnaie de sa pièce ? Face au « Grand Turc d'aujourd'hui », Macron n'est-il pas un peu seul, au sein de l'Union, sinon de l'Otan, à s'opposer avec clarté et fermeté aux visées expansionnistes et aux signes d'intolérance religieuse d'Ankara ?

Que veut vraiment Erdogan ? Ses motivations sont-elles avant tout religieuses ou politiques ? Il soutient les Frères musulmans d'Egypte, et les interventions d'Ankara sont de moins en moins discrètes, auprès des communautés musulmanes en Europe. Erdogan est-il, à l'inverse, un simple opportuniste, obsédé par le problème kurde, qui « fonce » lorsqu'il se sent en position de force ? Et qui n'hésite pas, pour ce faire, à violer, comme beaucoup d'autres en Libye, les embargos sur les transferts d'armes aux combattants votés par l'ONU ?

Erdogan a le sentiment qu'il dispose des meilleures cartes. L'Occident lui apparaît divisé et hésitant. La Russie - son adversaire/partenaire dans la région - est affaiblie par le Covid-19 : contrairement à la Turquie, qui a - au moins jusqu'à présent - été peu affectée par la pandémie. Pour Erdogan, le processus d'égalisation du monde en cours ne peut que profiter aux héritiers de l'Empire ottoman. Pourquoi ne pas en accélérer le mouvement, avec l'aide du virus, quand le monde a la tête ailleurs ?

Il est vrai que l'Europe a donné à la Turquie, au travers de la question des migrants , les moyens d'exercer un chantage sur elle. « Je peux toujours libérer un flot de réfugiés vers vos territoires : est-ce bien cela que vous voulez ? » Par ailleurs, la France a pratiqué une politique presque systématiquement « a-européenne » sur une question libyenne, qui concerne pourtant tous les riverains de la Méditerranée, au premier plan desquels l'Italie.

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