Macron: «La réforme des retraites ne peut pas se faire comme elle était emmanchée avant la crise»
Sur la réforme des retraites et sur le passage au système universel : «Je pense que cette réforme est juste».
Itw.Emmanuel Macron reste persuadé de la pertinence du passage au système universel : «Je pense que cette réforme est juste.» Il poursuit : «La réforme des retraites ne peut pas se faire comme elle était enclenchée avant la crise. II faut la remettre à la discussion et à la négociation», déclare Emmanuel Macron. Jean Castex recevra vendredi les partenaires sociaux pour amorcer des discussions et un calendrier de travail. «Le Premier ministre Jean Castex va réunir vendredi tous les partenaires sociaux pour tout remettre sur la table.» Mais il ajoute que «la priorité de la rentrée, c'est l'emploi», ce qui est exactement le mot d'ordre des organisations syndicales et patronales.
Macron annonce un «dispositif inédit d'activité partielle de longue durée» et des mesures pour les jeunes
Emmanuel Macron aborde désormais le volet économique. Il veut faire de l'emploi sa priorité à la rentrée. «Nous allons avoir des plans sociaux et une augmentation du chômage massive», dit-il. «On va continuer d'investir pour préserver les emplois et les compétences», explique-t-il. Comment ? «Nous avons décidé d'un dispositif inédit d'activité partielle de longue durée. C'est un plan anti-licenciements»,annonce-t-il. Ce qui pourrait permettre aux Français de se former sans être au chômage. Il avait déjà été annoncé il y a quelques semaines.
Pour les jeunes, Emmanuel Macron annonce un «dispositif exceptionnel d'exonération de charges» jusqu'à 1,6 Smic. Il promet la création de 300 000 projets et contrats d'insertion. Il souhaite accélérer sur le service civique, avec «presque un doublement des places». Le gouvernement va enfin ouvrir 200 000 places dans des formations qualifiantes supérieures pour permettre la poursuite d'études pour ceux qui n'ont pas de perspectives d'embauche à la rentrée.
Sur le vaccin : «La France sera parmi les premiers pays servis»
A la question «la France sera-t-elle prioritaire si le groupe Sanofi trouve un vaccin», il répond : «On peut avoir un patriotisme industriel. J'y crois. Mais le patriotisme, c'est l'amour des siens, pas la haine des autres. Il ne devrait pas y avoir de nationalisme sanitaire au mauvais sens du terme.» Tout en précisant que «la France sera parmi les premiers pays servis»quand un vaccin contre le coronavirus sera trouvé.
Macron «radicalement en désaccord» avec l’idée que le gouvernement soit «de droite»
Le président Emmanuel Macron s'est dit mardi «radicalement en désaccord» avec l'idée que le nouveau gouvernement dirigé par Jean Castex, ex-LR, soit «de droite». «Je crois au dépassement politique», a martelé le chef de l'Etat, en faisant valoir qu'il y a dans le gouvernement des personnalités issues «de ce qui était la droite de notre champ politique (...) comme de la gauche». Et de préciser qu'il a nommé Jean Castex Premier ministre car «c'est un élu de terrain, il a une culture du dialogue social.»
Coronavirus : Macron souhaite le «port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos» dans les prochaines semaines
Interview.
Concernant la crise du coronavirus, Emmanuel Macron dit : «Nous sommes sortis du premier pic. Nous avons réussi à endiguer le virus et à presque retrouver une vie normale, ça n'était pas une évidence. Aujourd'hui, nous avons des incertitudes.
S'attend-il à une seconde vague ? «Il y a des pays où ça repart très fort. Il y a dans des pays voisins des indices. Nous avons des signes que ça repart un peu en France. Il faut continuer à appliquer les gestes barrières. Je souhaite que dans les prochaines semaines on rende le port du masque obligatoire dans tous les lieux publics clos», annonce-t-il. Une mesure qui pourrait prendre effet «par exemple à partir du 1er août».
«Puisque le confinement a été le révélateur d'inégalités», si une nouvelle vague arrivait, il souhaite en priorité «isoler localement le plus vite possible».
Sur Edouard Philippe : «C'est une page politique qui se tourne»
Interview.
«J'ai donné l'impression de ne réformer que pour ceux qui réussissent. [...] Il y a un chemin de justice, et ça, je ne l'ai pas assez montré», estime Emmanuel Macron.
«La méthode utilisée durant les trois premières années du quinquennat a permis de faire des réformes inédites. Nous sommes passés sous les 8% de chômage, les résultats sont là. On était en train de gagner la bataille du chômage de masse, de moderniser le pays. Mais la confiance n'avait pas été retrouvée»,poursuit-il.
Pourquoi avoir remercié Edouard Philippe ? «C'est une page politique qui se tourne.» «Changer de Premier ministre n'est pas ne pas reconnaître tout le travail qui a été fait, assure-t-il. Quand on dit qu'il y a un nouveau chemin, on décide d'avoir une nouvelle équipe.» A la question de savoir s'il s'agit d'un virement à droite avec Jean Castex, le Président répond : «Je revendique le dépassement politique.»
Macron : «Notre pays a peur, il y a une crise de confiance»
Interview.
Sur la perception que les Français ont de leur pays, Emmanuel Macron lance : «Notre pays a peur, il y a une crise de confiance. Nous avons un doute permanent sur nous-mêmes, en tant que pays.» Avant de poursuivre : «Nous sommes loin d'être les pires, mais nous avons en quelque sorte un doute permanent sur nous-mêmes en tant que pays. Et nous avons en notre sein ce que j'ai parfois appelé ces "passions tristes", c'est-à-dire des forces de division – on lisait ce matin un texte du général de Gaulle qui en parlait lui-même – qui parfois nous conduisent à ne plus avancer parce qu'on ne pense que ces divisions-là.»
Macron sur la réconciliation des Français : «Je n’y suis pas parvenu. J’ai sans doute fait des erreurs»
Interview.
Interrogé sur la détestation et actes de défiance à son endroit. Emmanuel Macron explique qu'il peut comprendre ce sentiment. «J'ai sans doute laissé paraître ce que je ne suis pas vraiment. Le jeu des maladresses, des phrases sorties de leur contexte parfois. Je regarde (la détestation) en face. On peut critiquer mais la haine n'est pas acceptable, la violence dans les manifestations, la haine dans les discours ne peut être acceptée.»
Interrogé sur l'échec de ses tentatives de réconcilier les Français avec leurs dirigeants, le chef de l'Etat reconnaît ses manquements : «Je n'y suis pas parvenu. J'ai sans doute fait des erreurs.»