Publié par CEMO Centre - Paris
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Que cache l’intervention turque en Syrie?

lundi 13/juillet/2020 - 09:53
La Reference
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L’armée turque, accompagnée des rebelles de l'armée syrienne libre, a pénétré à l'intérieur du territoire syrien. Après les Etats-Unis, l’Allemagne a apporté son soutien aux opérations militaires turques en Syrie.
L'opération turque en Syrie vise le groupe Etat islamique, mais pas seulement. Lors d’une sortie médiatique ce matin, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a ajouté à sa liste les milices kurdes, avec pour but de "mettre un terme" aux problèmes à la frontière turque. Face au mouvement Etat islamique, la Turquie a jusqu’à présent joué un jeu trouble. Critiqué par ses alliés occidentaux pour son manque d’allant dans la lutte contre le terrorisme islamiste, le président islamo-conservateur avait formulé deux exigences pour s'impliquer davantage: que le renversement du président syrien Bachar Al-Assad soit parmi les objectifs de la coalition, au même titre que la lutte contre l’EI. Michael Lüders est spécialiste du Moyen-orient :

Pendant longtemps, cette organisation terroriste a été indirectement soutenue par les responsables de sécurité turcs. Le pouvoir turc avait l'intention d'utiliser l'Etat islamique pour combattre les Kurdes dans le nord de la Syrie, qui sont étroitement liés aux Kurdes turcs, ceux du PKK. Et cette stratégie n'a pas fonctionné."

La Turquie a toujours voulu dominer la Syrie et empêcher l’autonomie du Kurdistan dans le Nord, et c’est pour cela que le principal parti kurde de Syrie, le PYD, est son ennemi, alors même que les combattants kurdes de ce parti se battent contre l’État islamique. Or les combattants du PYD sont en cela les alliés indirects des États-Unis et de la coalition.

La principale raison de la situation que vit la Turquie maintenant - à savoir le terrorisme sur divers fronts et l'isolement politique - c’est d'abord de la responsabilité de la politique d'Erdogan. Il a, à plusieurs reprises, pris de mauvaises voies, d'autant qu'il est sourd à tout conseil. À cause de cela, la Turquie va payer le prix fort."

Ankara voit avec anxiété toute tentative des Kurdes de Syrie de créer une unité territoriale autonome le long de sa frontière. En rejoignant la guerre contre l’Etat islamique et en intensifiant simultanément la confrontation avec les groupes nationalistes kurdes, Ankara tente de reprendre la main.

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