Virus: explosion du nombre des cas, une inversion "encore" possible, d'après l'OMS
Le nombre des cas de Covid-19 a récemment explosé, mais on peut "encore" maîtriser la situation à condition d'intervenir très rapidement sur les foyers de la maladie, a estimé vendredi l'Organisation mondiale de la santé.
"Seule une action agressive combinée à une unité nationale et une solidarité mondiale peut renverser la trajectoire", a déclaré à Genève le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, selon lequel "il existe de nombreux exemples dans le monde entier qui ont montré que même si l'épidémie est très intense, elle peut encore être ramenée sous contrôle".
Et ce bien que, a-t-il souligné, les contaminations aient "plus que doublé ces six dernières semaines".
Si des cas réapparaissent, il faut "agir vite", a insisté Maria Van Kerkhove, une autre responsable de l'Organisation mondiale de la Santé, et ce afin d'éviter le confinement de pays entiers, a martelé un de ses collègues, Michael Ryan, mettant en garde contre les déconfinements "à l'aveuglette" sans mesures de surveillance.
La pandémie a fait plus de 556.000 morts pour plus de 12,3 millions de cas au total recensés depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles.
- Record de nouveaux cas aux Etats-Unis -
Les Etats-Unis, le pays le plus touché avec au moins 133.000 morts et 3,1 millions de personnes atteintes, ont ainsi encore battu leur record jeudi avec un millier de décès - un chiffre redescendu à 739 vendredi - et 65.500 contaminations en 24 heures.
"Quand nous nous comparons à d'autres pays, je ne crois pas qu'on puisse dire que nous nous en sortions bien. Ce n'est tout simplement pas le cas", a à cet égard déclaré Anthony Fauci, l'expert de plus haut rang en maladies infectieuses du gouvernement américain.
L'immunologue sonne l'alarme depuis des jours face à la hausse du nombre des nouveaux cas dans le sud et dans l'ouest, dénonçant des déconfinements trop hâtifs et l'insouciance des Américains.
Le président Donald Trump, quant à lui, persiste à minimiser : "la raison pour laquelle nous avons tant de cas, comparé à d'autres pays qui ne font pas mieux que nous et de loin, est que nous testons beaucoup plus et mieux", a-t-il tweeté.
Or, selon les données officielles, le rythme de progression de la contagion est largement supérieur à celui de l'augmentation du nombre des tests.
Ignorant les avertissements, le président américain s'est rendu vendredi en Floride, l'un des gros foyers actuels de Covid-19, tout en reportant un nouveau meeting électoral prévu pour samedi dans le New Hampshire.
Pékin "aurait pu stopper" l'épidémie mais ne l'a "pas fait", a-t-il de nouveau affirmé.
- Ravages en Amérique latine -
Le Covid-19 poursuit également ses ravages en Amérique latine où il atteint ses dirigeants : en Bolivie, la présidente Janine Añez, candidate à sa succession en septembre, et, au Venezuela, le président de l'Assemblée nationale constituante et numéro deux du parti présidentiel (PSUV), Diosdado Cabello, ont annoncé jeudi l'avoir contracté, quelques jours après le président brésilien Jair Bolsonaro.
Ce dernier est ouvertement sceptique sur la pandémie. Le Brésil n'en reste pas moins le pays d'Amérique latine le plus affecté et le deuxième au niveau mondial, avec au moins 69.000 morts pour plus d'1,75 million de cas.
La capitale de la Colombie, Bogota, va de son côté renforcer le confinement de sa population et celle du Salvador, San Salvador, est dans une "phase critique", selon Médecins sans frontières (MSF), cependant que le Mexique a enregistré jeudi un nouveau record de nouveaux cas quotidiens (+7.280).