Pourquoi la Turquie intervient en Syrie
La Turquie a lancé une opération sans précédent en Syrie pour reprendre la ville de Djarabulus au groupe Etat islamique. Quels sont les vrais enjeux de cette offensive?
Que signifie l'entrée d'Ankara sur le champ de bataille syrien ? L'armée turque a envoyé ses F-16 et ses chars sur le territoire voisin en appui aux rebelles syriens, ce mercredi. Avec l'opération "Bouclier de l'Euphrate" Ankara entend reprendre aux forces du groupe Etat islamique (EI) la ville de Djarabulus. Mais surtout, stopper l'avancée des forces kurdes du PYD qui ne cessent d'élargir les zones sous leur contrôle le long de la frontière turque.
Cette intervention contre le dernier point de passage contrôlé par l'EI à la frontière avec la Turquie intervient alors que les cartes régionales semblent rebattues dans le conflit syrien. Explications.
Pour réagir aux attentats du groupe Etat islamique...
En envoyant ses chars contre les positions tenues par Daech, Ankara répond d'abord à l'attentat attribué par l'EI qui a tué 54 civils à Gaziantep samedi dernier. "Depuis janvier, la Turquie réplique régulièrement aux attaques de Daech, notamment aux tirs de roquette qui ont fait près de 20 morts dans la région de Kilis", explique à L'Express le chercheur Jean Marcou, spécialiste de la Turquie. En mai dernier, les autorités turques avaient annoncé une opération commando sur le sol syrien et la destruction d'armement de l'EI.
Après plusieurs attaques meurtrières de l'EI en Turquie depuis un an et demi, le gouvernement, longtemps accusé de complaisance à l'égard des djihadistes, se devait de réagir: "Nous ne voulons pas de Daech en Irak ni en Syrie", a déclaré, mardi, le ministre des Affaires étrangères turc.