Publié par CEMO Centre - Paris
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Bosnie-Herzégovine : La Turquie se faufile dans les Balkans en Nouveaux Ottomans

samedi 29/septembre/2018 - 10:54
La Reference
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Chaimaa Hefzi

 

L'Etat turc qui est toujours dirigé par Recep Tayyip Erdogan profite de tout ce qu’il juge nécessaire pour réaliser son rêve de d’un éventuel retour du « califat ottoman ». Ce qui se passe dans les Balkans est le meilleur témoignage de cette exploitation turque même si cela est au détriment de la question « humanitaire » concernant en premier lieu les musulmans bosniaques.

La Bosnie-Herzégovine est l'une des principales régions des Balkans qui aient subi des transformations importantes en particulier entre 1992 et 1995 quand les musulmans ont été persécutés racialement et dont le mal a atteint le degré de génocide et crimes de guerre.

Après la fin de « l'ère de la purification ethnique » pratiquée par les Serbes contre les musulmans, la Turquie essaie maintenant d'étendre ses racines en Bosnie-Herzégovine, en profitant de la soif des musulmans bosniaques d’avoir les mosquées et revenir à l'esprit de l'Islam.

Selon une étude intitulée « Les nouvelles activités turques dans les Balkans occidentaux: ambitions et obstacles » publiée en 2013, la Turquie est retournée dans les Balkans occidentaux en 2009 après avoir pris la gestion du Processus de Coopération en Europe du Sud-Est (SEECP).

 

La Turquie a adopté une initiative sur la Bosnie-Herzégovine qui en revanche a été critiquée du fait que cette initiative ne soit dirigée que par le désir et les motivations d'Ankara de retrouver son pouvoir et son influence antérieurs dans la région, dans le seul but de raviver son passé ottoman. Accusations que rejette la Turquie.

En janvier 2011, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoğlu, a déclaré que la Turquie deviendrait l'une des plus grandes puissances économiques du monde en 2023 et disposerait d'une tâche régionale et mondiale efficace pour jouer un rôle dans la région.

Selon ladite étude, l'ambition de la Turquie ne peut pas être réalisée de bonne foi, d'autant plus que l'efficacité de la Turquie dans les pays des Balkans renforce ces craintes, comme indiqué dans le sermon de Davutoğlu à Sarajevo le 16 octobre 2009.

Les objectifs de la politique étrangère turque est de mettre les Balkans, le Moyen-Orient et le Caucase au cœur de la politique mondiale dans le future. Cette déclaration a été interprétée comme une promotion des soi-disant "nouveaux Ottomans", montrant que l'intervention de la Turquie dans les Balkans revêt un caractère idéologique avec des racines historiques et religieuses.

Dans une déclaration du président turc Recep Tayyip Erdoğan en novembre 2018, lors d'un discours sur le 25e anniversaire de la Bosnie, il a déclaré publiquement que le défunt président bosniaque, Alija Izetbegović, lui avait endossé la responsabilité de veiller sur la Bosnie-Herzégovine. Avant sa mort il m'a pris la main en disant: « Protégez la Bosnie. »

Les raisons d'intérêt d’Ankara

L’intérêt accu de la Turquie pour les Balkans est dû à cinq principales raisons:

1.   La Turquie a partagé une longue histoire avec les peuples des Balkans. Les deux peuples se connaissent culturellement les uns les autres.

2.   Les Turcs vivent dans les Balkans. Après des siècles d'immigration, une partie de la société turque et les communautés musulmanes vivant dans les Balkans sont étroitement liés.

3.   Les pays des Balkans ont une importance géographique stratégique pour la Turquie, car tous les problèmes de cette région les affectent sur le plan politique et économique, d'autant plus que la coopération économique avec les pays des Balkans augmente avec la stabilité.

4.   Les citoyens turcs d’origine balkanique sont considérés comme des groupes de pression en Turquie.

5.   Les Balkans représentent une garantie qui soutiendra l'adhésion future de la Turquie à l'Union européenne et c’est pour cela que la Turquie s'efforce d'améliorer ses relations avec les Balkans occidentaux.

Selon l'étude, la Turquie s'intéresse principalement aux Balkans et particulièrement à la Bosnie-Herzégovine, parce que les cercles les plus religieux en Turquie considèrent Sarajevo comme "Jérusalem de l'Europe" et que la Turquie peut également être considérée comme le porte-parole de la Bosnie-Herzégovine dans les forums internationaux.

 

 

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