Avec le soutien du Qatar et de la Turquie: les Frères musulmans se préparent à reproduire le modèle des Gardiens de la révolution iranienne en Libye
Le chef du Parti de la justice et de la construction – branche des Frères musulmans en Libye –Mohammad Sawan a révélé le projet des Frères, de la Turquie et de la Libye s’agissant des milices armées, à savoir leur intégration dans les institutions de l’Etat, ce qui représente une légitimation des groupes armés, et la formation d’un système semblable aux Gardiens de la révolution iranienne en Libye.
Le dirigeant frériste n’a pas révélé le nombre de milices qui seront intégrées dans les institutions de l’Etat libyen ni l’idéologie qu’elles adoptent, mais de nombreux rapports indiquent que les milices extrémistes de Misrata et Tripoli formeront la future armée des Frères, de la Turquie et du Qatar en Libye.
Notons qu’il y a en Libye des dizaines de milices, certaines dépendant des Frères musulmans, d’autres adoptant l’idéologie salafiste djihadiste et liées à al-Qaïda et Daech, l’une des plus importantes étant la « Force de protection de Tripoli », qui regroupe les milices de la capitale et qui a été parmi les premières à affronter les forces de l’armée nationale libyenne.
Pour sa part, le député démissionnaire du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente libyen (dirigé par Fayez al-Sarraj) Ali al-Qatrani a affirmé que ce sont les groupes terroristes dépendant des Frères qui mènent le combat contre les forces de l’armée nationale libyenne à Tripoli, avec un financement du Conseil présidentiel.
Il a ajouté que le Conseil est devenu un otage entre les mains des groupes terroristes, en particulier du Groupe libyen combattant, bras armé du Groupe des Frères musulmans, qui a exploité sa faiblesse pour mettre la main sur les ressources de l’Etat et financer ses opérations militaires contre l’armée nationale libyenne.
Par ailleurs, des observateurs considèrent que la volonté des Frères d’intégrer les milices armées va donner lieu à la présence de plus d’un corps militaire au sein de l’Etat libyen, et menacer sa stabilité.