Publié par CEMO Centre - Paris
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Libye : Abdelhakim Belhadj, du jihad au business

mardi 23/juin/2020 - 10:21
La Reference
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Le combattant Abdelhakim Belhadj traqué par les services secrets du monde entier est devenu un acteur clé de la révolution libyenne, doublé d’un homme d’affaires fortuné. 

Le rebelle islamiste

En 1988, Abdelhakim Belhadj n’a que 22 ans quand il part pour l’Afghanistan. S’il dit avoir fait ce voyage d’abord avec un but humanitaire, une autre version le dit déjà candidat au jihad, pour combattre les Soviétiques. Après quelques années, il se tourne à nouveau vers la Libye.

Depuis le Soudan notamment, il mène des opérations avec pour objectif de défaire le régime de Mouammar Kadhafi, dont il planifie l’assassinat. Belhadj est un cadre de la rébellion islamiste doublé d’un chef de guerre – et très tôt un ennemi déclaré du « Guide » – qui bombarde ses partisans dans l’Est libyen en 1995.

L’allié de Ben Laden

Le Groupe islamique combattant libyen (GICL), dont Belhadj deviendra l’émir, nourrit une proximité certaine avec Oussama Ben Laden, chef d’Al-Qaïda. Les deux hommes se croisent plusieurs fois en Afghanistan à partir de 1989. Lors d’une réunion à Kandahar en 2000, Belhadj –  connu sous le nom d’Abou Abdallah al-Sadek – aurait décliné l’offre du Saoudien de rejoindre un combat déterritorialisé contre l’Occident, pour se concentrer sur son but : faire chuter Kadhafi.

Mais, après les attentats du 11 septembre 2001, le Libyen sait qu’il sera traqué. Il fuit donc sous de fausses identités. En 2004, il est arrêté avec son épouse en Malaisie. Après des interrogatoires musclés et contre toute attente, les Américains le remettent aux services libyens, qui ont recours à la torture.

Le révolutionnaire

En 2008, Belhadj est condamné à mort. Mais le régime ne l’exécute pas et en fait son interlocuteur lors du dialogue ouvert avec les islamistes. En 2010, après différentes médiations impliquant Seif el-Islam Kadhafi et l’islamiste marocain Ahmed Raïssouni, il est libéré d’Abou Salim, prison de sinistre réputation, après avoir renoncé à la violence.

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