Confrontation entre l’Europe et la Turquie suite aux convoitises d’Erdogan en Libye
Hani Daniel
Les relations entre l’Union européenne passent par une phase d’escalade, suite aux actions de la Turquie en Libye, et les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne devraient discuter les relations avec la Turquie le 13 juillet prochain, et examiner l’imposition de sanctions économiques et politiques si Ankara poursuit ses actions.
La France s’est plainte quant à elle des décisions illégales de la Turquie en Méditerranée à l’OTAN, et des entraves à l’opération IRINI (visant à faire respecter l’embargo sur les armes à la Libye) qu’elles ont entraînées. La Turquie a en effet exploité le fait que la communauté internationale était occupée à combattre la pandémie du coronavirus pour fournir des armes à la Libye et y envoyer des mercenaires venant de Syrie.
De son côté, le coordinateur de la politique étrangère de l’Union européenne Josep Borrellcherche à garantir le soutien de l’Otan aux efforts maritimes de l’Union européenne, et cherche à obtenir un accord de coopération entre les deux parties pour faire respecterconjointement l’embargo sur les armes à la Libye.
D’autre part, le Conseil de l’Atlantique, une institution de recherche américaine spécialisée dans les affaires internationales, a publié une analyse qui considère que les dernières actions turques ont contrarié l’Egypte, qui a alors proposé la Déclaration du Caire le 6 juin pour résoudre la crise politiquement et non militairement, qui a obtenu l’accord de nombreux pays arabes et non arabes.
D’autre part, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne sont tombées d’accord sur la nécessité de faire face aux convoitises turques en Libye, et d’adopter une position unifiée avec la France, suite aux violations par la marine turque des zones d’embargo sur les armes, et les jours à venir décideront des mesures à prendre contre Ankara. Surtout que l’Allemagne considère que la Turquie a violé les accords internationaux, comme l'a montré sa violation de l’accord avec l’Union européenne sur les réfugiés, en leur ouvrant ses frontières avec la Grèce.
Quant à l’Italie, elle considère que les tentatives d’Ankara de mettre la main sur le gaz méditerranéen sont illégales, surtout que des accords garantissent les frontières maritimes entre la Grèce, Chypre et l’Italie, d’une part, et l’Egypte, la Grèce et Chypre, d’autre part.