Fissures dans les murs du Parti de la justice et du développement
Ayat Ezz
Le président du Parti républicain du peuple (opposition) Kamal Kiriçdaroglu a affirmé lors d’un entretien avec la chaîne de télévision Karar que le Parti de la justice et du développement au pouvoir en Turquie serait témoin de divisions internes croissantes dans les jours à venir, étant donné l’opposition d’un grand nombre de ses membres aux politiques d’Erdogan, particulièrement en Syrie et en Libye, et la dégradation de l’économie.
Il a ajouté que le soutien populaire au Parti avait chuté jusqu’à 30 ou 35%.
Il a affirmé que la formation de nouveaux partis politiques comme le Parti de l’avenir et le Parti de la démocratie et du progrès résulte des erreurs politiques du parti au pouvoir.
Parmi les dissidents les plus éminents figure l’ex-premier ministre Ahmet Davutoglu, fondateur du parti de l’avenir, qui a manifesté sa disposition à s’allier avec les partis de l’opposition pour présenter une nouvelle vision de la Turquie.
Citons aussi l’ex-ministre de l’Economie Ali Babacan, qui a fondé le Parti de la démocratie et du progrès, et s’est engagé à faire revivre la démocratie en Turquie.
Par ailleurs, les derniers sondages d’opinion réalisés par certains journaux d’opposition dont Zaman ont montré un recul clair de la popularité du parti au pouvoir.
D’autre part, certains médias d’opposition ont indiqué que le président turc pourrait recourir à la carte des remaniements ministériels pour arrêter la chute de la popularité de son parti suite aux résultats des élections municipales du 31 mars 2019.
Quant au professeur de relations internationales à l’Université du Caire Mohammad Hussein, il a affirmé que la raison principale des dissensions au sein du Parti au pouvoir était le style autoritaire d’Erdogan vis-à-vis des membres du parti, ce qui a eu pour conséquence de lui faire perdre durant les deux dernières années ses collaborateurs les plus proches et près de 850000 membres du parti.
Il a ajouté que la crise économique actuelle avec l’augmentation du chômage a été aussi une cause essentielle de ces dissensions.