Erdogan exploite la division européenne sur la Libye: l’Union dans l’impasse
Nahla Abdel Muneim
Les divisons intra-européennes, en particulier entre l’Italie et la France, ont permis à la Turquie d’intervenir davantage en Libye.
L’ex-premier ministre italien Romano Prodi a déclaré que la Libye représente le prolongement sud de l’Europe et que celle-ci n’aurait pas dû permettre la détérioration de la situation sécuritaire en Libye, ce qui a favorisé l’intervention turque.
Il a appelé la France et l’Italie à adopter une position unifiée. En effet, la France soutient depuis le début de la crise le maréchal Khalifa Haftar, tandis que l’Italie soutient le président du gouvernement d’entente nationale Fayez al-Sarraj.
De son côté, la professeure de sciences politiques à l’Université du Caire Nourhane al-Cheikh a déclaré que les initiatives politiques de la Russie pour résoudre la crise manifestent clairement la division européenne concernant la crise, ce qui a permis à Erdogan d’intervenir dans le but de mettre la main sur le gaz et le pétrole du pays.
Notons que l’on note une évolution dans les positions européennes vis-à-vis de la crise libyenne, la diplomatie égyptienne ayant joué un rôle important à cet égard. En effet, en janvier 2020, le président égyptien a rencontré le premier ministre italien Conti pour discuter de la question et de ses aspects sécuritaires.
Parmi les preuves de l’évolution de la position italienne, citons l’accord de juin 2020 signé avec la Grèce sur la délimitation des frontières maritimes, qui prévoie que les îles grecques de la Méditerranée seront considérées comme zones économiques soumises à l’administration de cette dernière, ce qui annihile les ambitions de la Turquie d’exploiter le gaz méditerranéen et recourant à l’accord maritime signé avec Fayez al-Sarraj.