Erdogan encerclé: la Grèce arraisonne un navire turc transportant une cargaison d’armes vers les côtes libyennes
La marine grecque a arraisonné le 10 juin dernier un navire turc transportant des armes et des munitions à proximité des côtes libyennes.
Le navire grec participait à l’opération navale IRINI de surveillance des côtes de la région, et a repéré le cargo turc un jour seulement après la signature par la Grèce et l’Italie de l’Accord de délimitation des frontières de la zone économique maritime entre elles.
Par ailleurs, cette violation turque de l’interdiction d’envoi d’armes en Libye
intervient un mois seulement après le début de la mission maritime IRINI. L’Union européenne a en effet lancé cette opération de surveillance de l’application de l’accord d’interdiction d’exportation d’armes vers la Libye au début du mois de mai dernier.
Ce n’est pas la première fois qu’une cargaison d’armes turques a été interceptée, et en décembre 2019, les garde-côtes grecs avaient intercepté un cargo turc dans le golfe de Souda en Crète, se dirigeant vers la Libye et soupçonné de transporter des armes.
De son côté, le conseiller de l’Organisation libyenne d’études et de sécurité nationale Ramzi al-Ramih a déclaré qu’Erdogan considérait la Libye comme une province ottomane, ajoutant qu’il avait forcément
obtenu le feu vert d’une grande puissance pour ses actions dans la région.
Par ailleurs, ces ambitions turques sont contraires à la Déclaration du Caire, proposée par le président al-Sissi le 6 juin dernier en présence du maréchal Haftar et du président du Parlement libyen Aqila Saleh, et qui prévoit le démantèlement des milices et la remise de leurs armes, et a été soutenue par les grandes puissances, dont les Etats-Unis et la Russie.
Cette Déclaration, parallèlement à l’interception du navire turc dans le cadre de l’opération européenne IRINI, complique ainsi la situation d’Erdogan en Libye, et place la communauté internationale face à ses responsabilités s’agissant de la protection des richesses des peuples.
