Aujourd’hui, chaque camp libyen semble tributaire militairement et politiquement de ses deux gros parrains. La Libye est partagée en deux grandes zones d’influence entre, d’un côté, la Turquie soutenue par les Etats-Unis à l’ouest, de l’autre la Russie, à l’est.
La base stratégique d’al-Witya ainsi que l’aéroport Maitigua à Tripoli, pourrait devenir des bases militaires turquo-américaine, Al-Joufra et Syrte des bases russes. Plusieurs spécialistes affirment que cette partition de la Libye en zones d’influence ressemble à celle opérée par les deux pays en Syrie.
Ce partage se traduit déjà sur le terrain. Moscou laisse entendre qu’elle a tracé des lignes rouges que le GNA ne doit pas franchir : le kilomètre 60 en allant vers Syrte, et le kilomètre 80 en allant vers Al-Joufra au sud. Ces deux villes stratégiques sont des verrous en direction des installations pétrolières du centre de pays : les plus importantes du pays.
Depuis le 6 juin dernier, au lendemain de la défaite de Khalifa Haftar et de son retrait de Tripoli, toute tentative du GNA pour franchir ces lignes a été durement réprimée à coup de MiG-29 russes récemment dépêchés en Libye.
L’ONU a annoncé mercredi dernier que les pourparlers indirects entre les membres du comité militaire représentant les deux camps libyens ont repris en visioconférence sur la base du projet de l’accord de février dernier. L’ONU affirme qu’elle a eu séparément deux réunions à part avec chaque délégation et que les discussions ont été « fructueuses ».