Publié par CEMO Centre - Paris
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La confrérie courtise l'élite de la pensée et de la littérature

jeudi 27/septembre/2018 - 01:45
La Reference
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Doaa Imam

 

Au cours de ses premières années, la Confrérie des Frères musulmans (créée en 1928) et son fondateur et mentor, Hassan Al-Banna, ont cherché, pour plusieurs raisons, à rallier les stars de la pensée et de la littérature. Mais la plupart de ceux qui ont été sollicités par le fondateur des Frères musulmans ont rejeté ses offres.

Au début de 1946, Al-Banna lance un appel à l’historien égyptien, Ahmed Amin Al-Tabakh (1886-1956) de rejoindre la confrérie. Il écrit un article intitulé « Lettre ouverte à M. Ahmed Amin » dans lequel il fait l’éloge de ses écrits, et lui demande de rejoindre le groupe, mais ce dernier refuse, et critique la manière des Frères musulmans de s’immiscer en politique et de se laisser détourner de la prédication.

Dans son livre « Evénements qui ont fait l'histoire » Mahmoud Abdel-Halim (1), explique comment Al-Banna a décrit le poète et écrivain égyptien Mustafa Sadiq Rafii (1880-1937). « Al-Banna comparait Al-Rafi à Hassan ibn Thabit, le poète du Prophète (paix soit sur lui) », dit Abdel-Halim.

 

Attirer de nouvelles recrues

 

Al-Banna avait compris le rôle des écrivains et des prédicateurs. Ils attiraient les jeunes et cela garantissait à la Confrérie l'afflux de nouveaux membres. L’un de ces jeunes était Ismail Hamdi, un prédicateur originaire de la ville d’Alexandrie au nord-ouest du delta. Al-Banna a recommandé à ce qu’on lui porte une attention toute particulière, et qu’on le présente sur la scène comme une nouvelle figure, à travers laquelle on peut attirer les jeunes dans les mosquées.

Au cours de l'un de ses voyages en Haute-Egypte, Al-Banna a pris Hamdi avec lui, et lui a demandé de diriger les jeunes à la prière du soir, en prélude à une ascension ultérieure. D’une voix basse, Al-Banna a dit à Hamdi que le voyage avait été épuisant pour lui et ceux qui étaient avec lui. Hamdi a alors décidé de lire de petites sourates du Coran, par pitié du cheikh fatigué et de ses invités.

Cependant, la réaction d’Al-Banna était inattendue. Il a dit: « Pourquoi recourir à de petites sourates ? » Et Hamdi de répondre « Votre Eminence avez dit que vous étiez fatigué et j'ai donc décidé d’écourter la prière ». Al-Banna dit : « Mon frère, le Prophète (paix et bénédictions d'Allah soient sur lui) a dit « Soulage nous avec la prière O Bilal et il n’a pas dit soulage nous de la prière », exprimant ainsi son refus de l’attitude du jeune homme.

Al-Banna a essayé par tous les moyens de céder la place à Hamdi, mais le déclin qu’a connu le groupe dans les années 1950 et 1960 l’a empêché de réaliser son rêve.

 

(1) Membre du corps fondateur des Frères musulmans (1917-1999 Ap Jc), et premier historien de la Confrérie dans son ouvrage encyclopédique « Les Frères musulmans, des événements qui ont fait l'histoire. »

 

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