Publié par CEMO Centre - Paris
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Ali Babacan: l’allié d’hier fait face à l’autoritarisme d’Erdogan

vendredi 05/juin/2020 - 12:29
La Reference
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Les critiques contre Erdogan se multiplient, la dernière en date étant celle d’Ali Babacan, qui après avoir été l’artisan des politiques économiques du Parti de la justice et du développement jusqu’en 2015, a décidé de quitter ce dernier en 2019, suite à ses dérives autoritaires, et de créer son propre parti, le Parti de la démocratie et du progrès (Deva).

C’est ainsi que Babacan, lors d’un entretien avec la chaîne de télévision laïque Khalk, le 26 mai, a commenté les efforts du Parti de la justice et du développement au pouvoir et de son allié le Parti d’Action nationaliste pour amender la loi sur les élections et les partis politiques, de façon à interdire son parti et le Parti de l’avenir fondé par l’ex-premier ministres Ahmet Davitoglu, d’entrer au Parlement.

En effet, l’actuelle loi sur les partis autorise la participation de nouveaux partis aux élections législatives, à condition que 20 parlementaires d’un autre parti présentent leur démission du parti et rejoignent les rangs du nouveau parti. Or, après que le Parti républicain du peuple, plus grand parti d’opposition turc eut annoncé son intention de transférer certains de ses députés au Parlement vers les deux nouveaux partis, le parti au pouvoir a l’intention de faire passer une nouvelle loi empêchant les nouveaux partis de participer aux élections, même dans le cas où 20 parlementaires des autres partis rejoignent les nouveaux.

A ce propos, l’un des fondateurs du parti de Babacan, Abdelrahim Aksavi, a affirmé que le premier plan du parti était de participer aux élections de 2023 si le parti d’Erdogan ne parvenait pas à amender la loi sur les partis avant leur échéance ; et que le second, en cas d’élections anticipées, était de faire appel à des parlementaires d’un autre parti comme le Parti républicain du peuple.

Babacan a également considéré qu’Erdogan oeuvrait à répandre une atmosphère de peur dans le pays, en menaçant tous ses opposants, et qu’il

avait l’habitude de cela depuis la création de son parti.

Notons enfin que les derniers sondages d’opinion en Turquie indiquent une baisse de plus de 10% de la popularité d’Erdogan et de son parti par rapport aux dernières élections de 2018.

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