Gaia-X: la France et l’Allemagne donnent le coup d’envoi au projet de «meta-cloud» européen
Les tensions géopolitiques américano-chinoises et la crise du Covid-19 ont achevé de convaincre la France et l’Allemagne de l’urgence de permettre aux entreprises européennes de reprendre le contrôle sur leurs données. Bruno Le Maire et son homologue allemand Peter Altmaier donnent aujourd’hui le coup d’envoi au projet Gaia-X, dans lequel s’engagent onze entreprises françaises et onze entreprises allemandes, soutenues par les deux États. L’objectif à terme est de créer une infrastructure européenne de données, pour offrir à des entreprises une alternative aux fournisseurs de cloud américains et chinois. Autrement dit, faire émerger d’ici quelques années un véritable «écosystème européen» capable de fournir, stocker, connecter et partager les données, en s’appuyant sur les serveurs et services de nombreux acteurs européens, quelle que soit leur taille.
La première étape sera la constitution d’une structure juridique qui verra le jour dans les prochains mois, dans laquelle s’engageront au départ 22 entreprises des deux côtés du Rhin. Parmi les entreprises françaises, Atos, EDF, Dassault systèmes, OVH , Scaleway (Iliad), Orange… Côté allemand, SAP, Deutsche Telekom et Siemens font partie de l’aventure. Ces entreprises seront les membres fondateurs. La structure sera de droit belge, et chapeautera une place de marché dans laquelle sera présenté un catalogue d’offres pour stocker et échanger des données selon des standards et des normes européens (réversibilité, respect du RGPD, transparence, sécurité...). De premiers services devraient pouvoir être proposés dès 2021. Chaque membre fondateur a mis sur la table un ticket de 75.000 euros pour permettre à la structure d'exister.