"En Irak, la résurgence de l’Etat islamique"
Dans la presse, ce matin, la résurgence de
l’organisation Etat islamique en Irak, frappé par plus de 360 attaques en trois
mois. Une nouvelle contre-expertise dans l'affaire Adama Traoré en France, où
des milliers de personnes se sont rassemblées hier en mémoire du jeune homme
mort dans une caserne de gendarmerie en 2016 - des rassemblements qui font écho
aux manifestations aux Etats-Unis, après la mort de George Floyd.
D’après le site français Mediapart,
l’organisation djihadiste profite à la fois «de la fragilité du pouvoir
irakien, de la démoralisation des forces de sécurité et du désengagement des
États-Unis», et choisit désormais «des cibles faciles dans des localités
modestes, souvent sans protection», notamment des chefs de villages, dont
plusieurs dizaines ont été assassinés. Selon une ONG américaine, l’organisation
compterait encore près de 12 000 combattants en Irak.
En France, les causes du décès d’Adama
Traoré, jeune homme d’origine africaine de 24 ans, mort en juillet 2016 dans
une caserne de gendarmerie, tournent à la bataille d’expertises. D’après Le
Parisien, la dernière en date, mandatée par la famille, valide la thèse d'une
asphyxie au cours de son immobilisation. Ce scénario est soutenu depuis le
début par les proches d'Adama Traoré, qui dénoncent un «déni de justice», et
ont appelé à des rassemblements dans plusieurs villes, hier soir. A Paris, des
milliers de personnes se sont réunies, malgré l’interdiction de la préfecture
de police. Certaines d’entre elles brandissaient des panneaux associant les
noms d’Adama Traoré et de George Floyd.
Aux Etats-Unis, les manifestations en hommage
à cet Afro-Américain, tué lors de son interpellation par un policier blanc, se
poursuivent et connaissent un retentissement mondial. D'après The Washington
Post, qui cite, notamment, l’affaire Adama Traoré en France, l’onde de choc
générée par la mort de George Floyd, «encourage les mouvements existants
contre la violence raciale à-travers la planète». «Les gens du monde entier
comprennent que leurs propres combats pour les droits de l’Homme, pour
l'égalité et l'équité, deviendront encore plus difficiles, si l'Amérique du
«J'ai un rêve», le rêve de Martin Luther King, disparaît», commente un ancien
ambassadeur. Le quotidien américain cite aussi, comme explication à cette
réaction mondiale, «la vieille hostilité de la gauche envers l'impérialisme
américain, qu’elle juge doublé d’une hypocrisie domestique». Une attitude
«exacerbée par l’antipathie générale envers Donald Trump».
L’apparition, lundi soir, du président
américain devant une église de Washington, brandissant la Bible, après avoir
fait évacuer les manifestants, est représentée avec ironie dans le quotidien
britannique The Independent, par le dessinateur Dave Brown, qui le montre
devant l’église de «Saint Don’ le malin», dont les sermons sont tous les jours
sur Twitter. Dans sa main, le livre «L’Art de s’agenouiller», en référence à
son best-seller, «L’Art de la négociation», et à la mort par asphyxie de George
Floyd. Sa devise : «oeil pour
oeil, genou pour trachée».