Cameroun : Boko Haram met Paul Biya face à un défi difficile
Ahmed Lamlom
Le président
sortant Paul Biya est candidat à sa propre réélection lors de la prochaine Présidentielle
le 7 octobre prochain au Cameroun pour un septième mandat consécutif.
Cependant, Biya est virulemment critiqué pour la façon dont son gouvernement
gère plusieurs dossiers notamment celui de Boko Haram, qui prend de l’ampleur
dans le pays.
Le groupe
terroriste, qui tente d'imposer son contrôle sur la région du Lac Tchad, qui
est partagé par le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun depuis 2009, mène
des attaques suicides contre les forces de sécurité et militaires camerounais dans
la Région de l’Extrême Nord du pays près de la frontière avec le Nigeria.
L'armée
camerounaise a creusé une tranchée à la frontière avec le Nigeria, pour
empêcher l'infiltration des combattants de Boko Haram l'an dernier, a déclaré à
France 24 un colonel membres des forces anti-terroristes. « Cette tranchée
prolongera jusqu’à près d'une centaine de kilomètres de long. Ce travail est
comme la construction de la Grande Muraille de Chine. »
Mais le groupe Boko
Haram est toujours en mesure de mener des attaques militaires. Selon Bessong ressortissant
de la Région du sud-ouest camerounaise, il y a plusieurs raisons pour
lesquelles l'activité d'un groupe terroriste dans le pays est en constante
augmentation.
Bessong a
révélé à La Référence que « les efforts déployés à ce jour ne suffisent pas. L'armée
combat sur plusieurs fronts, il y a Boko Haram qui l’attaque à l’Extrême Nord
du pays, tandis qu’une minorité séparatiste est en insurrection dans les
régions anglophones du Cameroun. C'est un lourd fardeau par rapport aux
possibilités mises la disposition de l'armée,»
indique-t-il.
Et
d’ajouter : « une vidéo montrant les séparatistes en treillis militaire
qui sont en train d’ouvrir le feu sur un groupe de femmes avec leurs enfants
est en passé d’influer sur le cours des choses... »
Selon Amani At-Tawil,
directrice du Programme Afrique au Centre d’Al-Ahram pour les études politiques
et stratégiques, dans un entretien qu’elle a donné à la référence a déclaré que
«la responsabilité d’anéantissement de Boko Haram ne doit pas être sur le dos
d’un seul gouvernement, étant donné que le groupe est très répandu dans quatre
pays africains, et la réponse nécessité d'une coopération régionale et le
soutien international. »
« Le
président sortant, Paul Biya, tente d'exploiter les réalisations de son
gouvernement comme carte électorale comme l’a fait le président nigérian Muhammadu
Buhari..., tandis que la lutte antiterroriste nécessite l’implication d’autres
aspects non sécuritaires».