Publié par CEMO Centre - Paris
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Vague de critiques contre Facebook pour l'inclusion de Tawakkol Karman dans son conseil des sages

dimanche 31/mai/2020 - 07:58
La Reference
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Le scandale sévit parmi les utilisateurs de Facebook dans de nombreux pays arabes. Le réseau social fondé par Mark Zuckerberg, dans le cadre d'une initiative visant à contrôler la véracité et la pertinence du contenu circulant entre les différentes communautés d'utilisateurs, a mis en place un conseil de surveillance qui sera composé de vingt membres.

Quel est le problème ? Parmi ceux qui ont été sélectionnés pour occuper l'une des vingt places, il y a l'activiste Tawakkol Karman. Cette femme politique yéménite, leader de la « révolution de jasmin » contre l'ancien président Ali Abdullah Saleh, a reçu le prix Nobel de la paix 2011 pour sa défense pacifique des droits des femmes dans son pays. Elle a remporté le prix ex aequo avec les militantes libériennes Ellen Johnson-Sirleaf et Leymah Gbowee.  

Cependant, les sympathies de Karman pour les Frères musulmans ont suscité de nombreuses critiques quant à son aptitude à occuper ce poste au sein du conseil des sages de Facebook. Karman a été associé au parti islamiste yéménite Al-Islah (« Réforme »), considéré comme l'un des principaux bras politiques des Frères musulmans dans le pays arabe.

Bien que Karman se soit présenté comme un membre de la ligne la plus modérée au sein de sa formation politique, elle n'a pas hésité à défendre les Frères musulmans contre les États-Unis. « Ils sont toujours un mouvement anti-tyrien malgré Trump », a-t-elle même écrit sur son compte Facebook officiel. 

Ses détracteurs soutiennent que le fait d'occuper une position qui implique la prévention de la diffusion de discours haineux est incompatible avec le fait d'éprouver de la sympathie pour une organisation qui a une relation si étroite avec le terrorisme d'étiologie djihadiste. Certains pays considèrent même la Confrérie elle-même comme une entité terroriste à part entière. 

En fait, de nombreux utilisateurs ont déjà commencé à lancer des campagnes en ligne pour amener le réseau social à reconsidérer son statut. Entre autres mesures, beaucoup ont soutenu le « hashtag » #RefuseTawakulKarman (« Rejet de Tawakkol Karman »), ont suspendu leur profil sur Facebook, ont désinstallé l'application de leur téléphone portable et ont attribué des notes négatives au site web dans différents navigateurs et magasins d'applications.

Au niveau collectif, une pétition de citoyens a déjà été lancée via la plateforme Change.org pour faire démettre Karman de ses fonctions. Au total, l'initiative compte déjà plus de 35 000 signatures. Parmi les participants à cette revendication de groupe figurent les écrivains Abdul-Rahman al-Lahim, Ibrahim al-Suleiman et Amani al-Ajlan, qui ont appelé les gens à s'unir afin de « faire taire la voix de l'extrémisme et du terrorisme ». 

En 2011, la nomination de Karman au prix Nobel de la paix était déjà entourée de controverses. Au milieu des bouleversements sociaux qui ont donné son nom au prix Nobel de la paix, son style de leadership était déjà qualifié de « dictatorial » par certains de ses collègues, selon Reuters.

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