Publié par CEMO Centre - Paris
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Exécutions extra-judiciaires: Amnesty International affirme : les forces de sécurité éthiopiennes exécutent 39 opposants sans procès.

samedi 30/mai/2020 - 09:05
La Reference
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Amnesty International a affirmé vendredi que les forces de sécurité éthiopiennes de la région d’Oromia avaient exécuté 39 partisans de l’opposition et incarcéré au moins 10000 personnes accusées d’appartenir à un groupe armé depuis le début de 2019 et de soutenir l’Armée de libération de l’Oromo, faction armée de l’opposition. Quant au Front de libération de l’Oromo et au Congrès national Oromo, ils ont appelé le gouvernement à enquêter sur les résultats du rapport, affirmant dans un communiqué conjoint que ce rapport « était une preuve de plus sur le fait que la nouvelle administration (celle d’Abiy Ahmed, premier ministre depuis le 27 mars 2018) n’avait pas renoncé à employer la force contre les opposants et à violer les droits de l’homme.

Pour sa part, le gouvernement a refusé tout commentaire, mais a été contraint après la publication du rapport de publier un communiqué dans lequel il a prétendu qu’il « refusait les allégations relatives aux exécutions extra-judiciaires, mais qu’il allait ouvrir une enquête indépendante ». Notons que le rapport, en se basant sur des entretiens avec 80 victimes ou témoins directs de la violence, a affirmé que des éléments de l’armée éthiopienne et des forces de sécurité de l’Amhara et de l’Oromia ont été impliqués dans des meurtres de nature ethnique, des incarcérations arbitraires et des viols.

Ces informations viennent placer Abiy Ahmed face à de nouveaux défis alors qu’il cherche à s’assurer le soutien des électeurs éthiopiens lors des premières élections législatives de son mandat (reportées après avoir été prévues pour le 29 août prochain). Notons qu’il avait déjà joué la carte du retrait des négociations sur le Barrage de la renaissance, pour « consulter les parties intéressées à l’intérieur du pays ».

Le parti d’Abiy Ahmed avait par ailleurs présenté une loi devant le Parlement éthiopien le 13 février dernier stipulant des peines de prison allant jusqu’à cinq ans pour ceux dont les publications provoquent des troubles,

en prétendant que cela était nécessaire pour empêcher des violences avant les élections. Une loi qui a été approuvée à la majorité, mais critiquée par le rapporteur spécial des Nations unies sur la liberté d’expression, qui a averti qu’elle pourrait augmenter les tensions ethniques dans le pays.

Finalement, le rapport d’Amnesty International vient contrarier les calculs d’Abiy Ahmed au moment où il avait réussi à ajourner les élections sous prétexte de coronavirus, dans le but de renforcer sa position au pouvoir face à ses opposants.

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