En Libye, la Turquie est à l’ouest, la Russie à l’est
«Les Turcs
gagnent du terrain, les Russes reculent»: lorsque les Libyens évoquent les
combats sur leur territoire, ils donnent l’impression de n’être plus que des
arbitres comptant les points. Le déploiement, par Moscou, d’avions de chasse,
est le dernier signe prouvant que ce conflit, ouvert en 2014 entre le maréchal Haftar et les
brigades révolutionnaires de l’Ouest libyen, dépasse largement les deux clans.
Le 26 mai,
l’Africom, commandement de l’armée américaine pour l’Afrique, accuse Moscou
d’avoir «récemment déployé des chasseurs militaires en Libye afin de
soutenir les compagnies de sécurité privées parrainées par l’État russe». Il
s’agirait de six avions de combat MiG-29 Fulcrum et deux avions de chasse
Soukhoï Su-24 Fencer, escortés par deux avions de l’armée de l’air russe, selon
l’ancien analyste sécuritaire Arnaud Delalande. Le ministre de l’Intérieur du
Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli, Fathi Bachagha, avait évoqué
l’arrivée de ces appareils le 21 mai