La Grèce se prépare à un nouvel afflux de migrants à la frontière avec la Turquie
Athènes craint
un retour à la situation de mi-février, lorsque des milliers de migrants,
encouragés par Ankara, ont convergé vers la frontière gréco-turque. Pour faire
face, elle a renforcé ses patrouilles, avec l'appui de Frontex, et prévoit
l'érection d'une clôture barbelée sur plus de 12 km.
De
nouvelles déclarations des autorités turques font craindre à la Grèce un retour
massif de migrants à la frontière gréco-turque. Fin
février, la Turquie avait volontairement laissé passer des milliers de
personnes jusqu’aux portes de la Grèce, provoquant sur place
une crise humanitaire émaillées de violences.
"En raison de la
pandémie, le mouvement des migrants s'est ralenti. Mais ils voudront
certainement partir une fois l'épidémie terminée", a déclaré, dimanche 24
mai, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu. En mars, c’est
le ministre turc de l'intérieur, Süleyman Soylu, qui avait prévenu Athènes :
"Quand cette épidémie sera terminée, nous n'empêcherons pas ceux qui le
souhaitent de partir", avait-il annoncé.
Patrouilles et clôture
barbelées
Pour empêcher que le
scénario ne se répète, la Grèce envisage d'ériger une clôture surmontée de
barbelés à lames sur environ 12 kilomètres le long de la frontière. Des
patrouilles anti-émeute et des militaires ont également été déployés le long de
la frontière terrestre. "Par précaution", Athènes a annoncé mercredi
27 mai, l'envoi de 400 policiers supplémentaires en renfort le long du fleuve
Evros, point de passage des migrants vers la Grèce.
En
mer, des navires militaires et des garde-côtes effectuent des patrouilles 24
heures sur 24 au large des côtes turques pour dissuader les traversées. Frontex,
l'agence européenne de protection des frontières, qui participe à ses
patrouilles, a détaché 262 agents pour renforcer la surveillance autour du
fleuve Evros.
Dans
un document
interne consulté par le journal allemand Die Welt, l'organe européen
prédit un mouvement massif de personnes vers la frontière gréco-turque et les
rivages opposés aux îles périphériques de la mer Égée, une fois les mesures de
confinement levées en Turquie.
De nouvelles traversées vers Lesbos
Côté
turc, la frontière avec la Grèce est théoriquement fermée depuis la mi-mars par
mesure de précaution contre le nouveau coronavirus et les autorités
ont ordonné l’évacuation des migrants qui se trouvaient dans le secteur du
fleuve Evros.
Mais
dans les faits, les arrivées en Grèce par voie maritime n’ont pas cessé. Fin
avril, Athènes affirmait avoir contrecarré une tentative des gardes-côtes turcs
d'escorter une embarcation de migrants vers l'île de Lesbos.