Autopsie d’un coup d’éclat médiatique
mardi 26/mai/2020 - 02:47
Le 20 octobre 2012, 73 militants de Génération identitaire investissaient la mosquée de Poitiers : banderoles déployées, slogans proférés devant les caméras de BFM TV prévenue en amont. Six heures durant, les activistes d’extrême droite étaient restés sur le toit de l’édifice religieux en déployant des banderoles et en lançant des slogans hostiles à l’immigration et aux musulmans, faisant notamment référence à Charles Martel, censé avoir repoussé les armées du califat au VIIIe siècle : « 732 », « Charles Martel », « 2012, Poitiers, nous sommes les héritiers » « Ni kebab ni mosquée » « Gaulois, réveille-toi »…
Ils ont renversé la charge de l’accusation vers l’imamCes cinq militants, les meneurs, avaient été poursuivis devant le tribunal correctionnel de Poitiers et condamnés à un an de prison avec sursis et à la privation des droits civiques par les juges, le 20 octobre 2017, pour « provocation à la haine raciale » et « dégradations en réunion ». Les cinq militants avaient fait appel de la décision. Génération identitaire avait écopé de 10.000 € d’amende, le mouvement et ses militants étaient condamnés à régler plus de 27.000 € de préjudice moral et matériel. Les identitaires ont profité de la lenteur de la justice pour raccrocher leur action à l’actualité : attentats, financement de la mosquée de Poitiers par le Qatar, appartenance de l’imam Boubaker El Hadj Amor à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) proche des Frères musulmans… Dès l’ouverture des débats, les avocats de la défense ont d’ailleurs insisté pour faire visionner au tribunal le documentaire d’Arte sur le financement des mosquées par les Frères musulmans. Refus des magistrats. Dès le début des débats, Damien Lefèvre a renversé la charge de l’accusation vers l’imam de la mosquée de Poitiers, Boubaker El Hadj Amor : « C’est un imam radical des Frères musulmans, d’une mosquée financée par le Qatar. Ne vous laissez pas avoir ! » a-t-il déclaré aux juges, estimant que la seule chose que l’on pouvait reprocher aux identitaires était « d’avoir eu raison trop tôt ».
« Je n’ai pas de leçon à recevoir de l’extrême droite. La communauté musulmane de Poitiers reste traumatisée par cette occupation. Nous vivons dans cette peur, a répliqué l’imam. Il y a 17 ans que le chantier de la mosquée a commencé. Si nous avions été abreuvés par le Qatar, il y a longtemps qu’elle serait terminée. »
Ils ont renversé la charge de l’accusation vers l’imamCes cinq militants, les meneurs, avaient été poursuivis devant le tribunal correctionnel de Poitiers et condamnés à un an de prison avec sursis et à la privation des droits civiques par les juges, le 20 octobre 2017, pour « provocation à la haine raciale » et « dégradations en réunion ». Les cinq militants avaient fait appel de la décision. Génération identitaire avait écopé de 10.000 € d’amende, le mouvement et ses militants étaient condamnés à régler plus de 27.000 € de préjudice moral et matériel. Les identitaires ont profité de la lenteur de la justice pour raccrocher leur action à l’actualité : attentats, financement de la mosquée de Poitiers par le Qatar, appartenance de l’imam Boubaker El Hadj Amor à l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) proche des Frères musulmans… Dès l’ouverture des débats, les avocats de la défense ont d’ailleurs insisté pour faire visionner au tribunal le documentaire d’Arte sur le financement des mosquées par les Frères musulmans. Refus des magistrats. Dès le début des débats, Damien Lefèvre a renversé la charge de l’accusation vers l’imam de la mosquée de Poitiers, Boubaker El Hadj Amor : « C’est un imam radical des Frères musulmans, d’une mosquée financée par le Qatar. Ne vous laissez pas avoir ! » a-t-il déclaré aux juges, estimant que la seule chose que l’on pouvait reprocher aux identitaires était « d’avoir eu raison trop tôt ».
« Je n’ai pas de leçon à recevoir de l’extrême droite. La communauté musulmane de Poitiers reste traumatisée par cette occupation. Nous vivons dans cette peur, a répliqué l’imam. Il y a 17 ans que le chantier de la mosquée a commencé. Si nous avions été abreuvés par le Qatar, il y a longtemps qu’elle serait terminée. »