Publié par CEMO Centre - Paris
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En Libye, les mercenaires russes au service du maréchal Haftar désertent le front de Tripoli

lundi 25/mai/2020 - 03:24
La Reference
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L’image a fait le tour des réseaux sociaux libyens. Des hommes d’apparence occidentale sanglés dans leur treillis et entassés à l’arrière d’un pick-up traversant Beni Oualid, localité située à 150 kilomètres au sud-est de Tripoli, devant des passants interloqués : la scène n’était pas celle d’une colonne montant au front mais plutôt celle d’une retraite en bon ordre.

Samedi 23 mai, plusieurs centaines de mercenaires russes ont quitté en convoi l’agglomération de Tripoli pour l’oasis de Beni Oualid où les attendaient des avions de transport de type Iliouchine. De là, ils devraient rejoindre, selon une source diplomatique, la base aérienne d’Al-Jufra située à 350 kilomètres plus à l’est dans une zone contrôlée par le maréchal Khalifa Haftar, étape vers un probable retour en Russie.

L’épisode marque la fin d’un engagement humain russe dans la bataille de Tripoli, qui fait rage autour de la capitale depuis le 4 avril 2019, date de l’assaut déclenché par l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal dissident Haftar contre le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, reconnu par les Nations unies.

« Plus d’un millier » d’hommes

Ce retrait de mercenaires de compagnies de sécurité privées opérant pour le compte d’Haftar − dont la présence n’a toutefois jamais été officiellement reconnue par Moscou − sanctionne plusieurs semaines de débâcle des forces assaillantes sous l’effet d’une montée en puissance du soutien d’Ankara au gouvernement de Tripoli.

A la mi-avril, l’ANL a dû quitter les localités littorales de Sorman et Sabratha, situées à moins de 70 kilomètres à l’ouest de la capitale. Et la base aérienne d’Al-Watiya, principale présence stratégique de l’ANL en Tripolitaine non loin de la frontière tunisienne, a été reconquise, le 18 mai, par les forces loyales au GAN de Sarraj dopées par l’efficacité croissante des drones turcs. Outre son système de défense antiaérienne, Ankara a acheminé à Tripoli plusieurs milliers de combattants syriens pro-turcs.

La chute de la base d’Al-Watiya a précipité le désengagement des mercenaires de la compagnie de sécurité Wagner qui tenaient des positions au sein de l’agglomération de Tripoli, dans les quartiers de Salaheddine, Qasr Ben Ghachir, Yarmouk et Hamza. Combien sont-ils à s’être retirés samedi vers l’oasis de Beni Oualid dans ce qui apparaît comme une exfiltration de masse ? Selon une source diplomatique, le convoi était composé d’« au moins 80 véhicules » dans lesquels avaient pris place des Russes et des mercenaires syriens pro-Damas. Le maire de Beni Oualid, cité par l’agence Bloomberg, a évoqué le chiffre de « plus d’un millier » d’hommes, Russes et Syriens confondus, apparemment accompagnés d’armements lourds, tels des obusiers de 152 mm Msta-B howitzer ou des véhicules antiaériens Pantsir.

 

                                                                      


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