Erdogan couvre son ami intime Gonal dans l’affaire de la fuite de Carlos Ghosn
Le Tribunal Bakir Kawaï d’Istanbul s’est contenté d’accepter l’acte d’accusation présenté par le procureur général la semaine dernière, dans lequel il demandait des peines de prison allant jusqu’à huit ans pour chacun des quatre pilotes ainsi que le responsable de la compagnie d’aviation, accusés d’avoir permis la fuite de l’homme d’affaires libanais Carlos Ghosn de manière illégale, et un an de prison pour chacune des deux hôtesses pour ne pas avoir averti de sa fuite d’Osaka à Beyrouth le 30 décembre 2019.
Or, le régime turc n’a pas expliqué comment ces boucs émissaires ont pu être inculpés à la place des véritables criminels, et pourquoi aucun acte d’accusation n’a été présenté contre le directeur
général de la compagnie d’aviation, et aucune enquête n’a visé la société mère de la compagnie aérienne dépendant de celle de Mohammad Nazif Gonal (MNG Holding), un proche du président turc.
Notons que Mohammad Nazif Gonal entretient des relations étroites avec le Liban et la famille al-Hariri.
Et en 2007, la Banque Med possédée par la famille Hariri et la Banque al-Arabi a acheté 91% des parts de la Banque MNG, et Gonal a conservé les 9% restants.
Le nom de Gonal est apparu aussi durant la crise bancaire des années quatre-vingt-dix qui a conduit à l’effondrement du gouvernement de centre droite. Il était proche également du premier ministre Massoud Yilmaz et des chefs de la mafia de l’époque. Et dans l’enregistrement de l’une de ses communications avec l’homme d’affaire turc Korkmaz Yigit, il a qualifié le chef de la mafia Alaattin Cakici d’ami intime.