Publié par CEMO Centre - Paris
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Le groupe Horass Al-Dine s’oppose à la Turquie ... Le bras d’Al-Qaïda rejette l’accord de Sotchi

mardi 25/septembre/2018 - 01:38
La Reference
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Sarah Rashad

 

Le groupe Horass Al-Dine (les gardiens de la religion) affilié à Al-Qaïda dans la province d’Idlib (nord-ouest de la Syrie), a annoncé dimanche dans un communiqué de deux pages, son rejet de l'accord de Sotchi, conclu lundi dernier, entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, et stipulant la création d'une zone tampon de 15 à 20 km entre les forces du régime syrien et celles des rebelles à Idlib.

Le groupe explique pourquoi, de son point de vue, l’étau s’est resserré autour de la rébellion armée « Si nous en sommes arrivés là c’est parce que les factions ont accepté de limiter leur présence dans les régions nord, laissant derrière eux les villes et les villages à l'armée syrienne », affirme le communiqué de Horass Al-Dine.

Le groupe note que cette situation a été préparée par des conférences et des accords similaires à l'accord de Sotchi, estimant que « accepter l'accord ne fera qu’accentuer la faiblesse des factions ».

La rébellion armée est appelée, en vertu de l'accord, à se retirer au nord, loin de la zone tampon et de livrer ses armes lourdes. Mais Horass Al-Dine accusent de trahison ceux qui ont accepté l’accord.

Le mouvement a lancé un appel à ses sympathisants hors de Syrie pour se joindre à lui, affirmant que « le Levant est le fief des croyants ». Il s’adresse à ceux qu'il appelle « les cheikhs de confiance » pour leur demander conseil.

Avec ce communiqué, les gardiens de la religion sont la première faction à rejeter l'accord de Sotchi sur lequel la Turquie compte beaucoup pour arrêter les opérations militaires à Idlib. En effet, l’armée syrienne se préparait à une offensive d’envergure pour débarrasser la ville des groupes armés.

Le succès de l'accord dépend du respect de ses principales clauses par les factions armées. La Turquie cherche par tous les moyens à les convaincre d'accepter l’accord. Celui-ci constitue la dernière chance pour Ankara de sauver ses gains en Syrie.

Pendant plus de 8 ans, la Turquie est intervenue sur la scène syrienne pour étendre son influence dans la région, et pour contrecarrer tout projet d’Etat kurde à la frontière syro-irakienne.

Fin 2017, Ankara avait lancé deux opérations militaires en Syrie, "Rameau d'olivier" et "Bouclier de l’Euphrate", afin d'imposer son contrôle sur le nord de la Syrie et contrer le rêve kurde. L’entrée de l'armée syrienne à Idlib mettrait en péril les gains militaires turcs, en particulier la possibilité d’un retour du danger kurde.

Outre Horass Al-Dine, Hay’et Tahrir Al-Cham (l’organisation de libération du Levant) a également rejeté l'accord de Sotchi, bien qu’elle ne l’ait pas encore annoncé de manière officielle, ce qui a été interprété par les observateurs comme un indice sur l'existence de plusieurs avis au sein du groupe, dont certains seraient favorables à l’accord.

Les factions affiliées à la Turquie ont commencé à promouvoir l'accord demandant à leurs homologues de l’accepter, et adoptant un discours de remerciement à l’égard de la Turquie pour ce qu'elles considèrent comme « des efforts en faveur des Syriens ».

 

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