En jouant avec le feu à Edleb: Erdogan se moque de l’ours russe et viole l’accord de Sotchi dans l’espoir de nouvelles négociations
Les forces turques ont installé le 14 mai un nouveau point de contrôle militaire à Edleb dans le nord de la Syrie, bien que, selon l’accord de Sotchi, il s’agisse d’une zone tampon où il est interdit d’installer des points de contrôle militaire.
En créant ce point de contrôle, Erdogan défie ainsi ouvertement le gouvernement russe, surtout que celui-ci avait demandé à « Tahrir al-Cham » qu’il crée ce point de contrôle, mais qu’il avait refusé parce qu’il sait qu’il allait entrer en confrontation directe avec les Russes.
Cette violation turque coïncide avec l’envoi par Erdogan de renforts sécuritaires dans le gouvernorat d’Edleb par le passage militaire de Kafr Loussin. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, le seul convoi envoyé par la Turquie à Edleb comprend 15 engins et blindés lourds, des équipements logistiques, d’ingénierie et des combustibles.
Quant à Mohammad Hussein, professeur de sciences politiques et spécialiste des relations internationales à l’Université du Caire, il a affirmé que les provocations d’Erdogan à Edleb visent à faire pression sur les Etats-Unis et à faire du chantage à la Russie pour obtenir un soutien financier et logistique, après que l’économie turque se soit détériorée à cause du coronavirus.
Hussein a ajouté que ce n’est pas la première fois qu’Erdogan viole l’Accord de Sotchi pour réaliser un but politique précis, et qu’à chaque fois, la Russie se soumet.
Il a affirmé cependant que la réaction de la Russie et des Etats-Unis devrait être dure cette fois-ci, chacun des deux pays souffrant des conséquences négatives du coronavirus et ne pouvant admettre les violations provocatrices d’Erdogan.