Richesses énormes dans un pays sinistré: Erdogan répète le scénario libyen avec la Somalie
Asmaa al-Batakouchi
Le revue française L’Express a réalisé une étude révélant que la Turquie planifie depuis 2011 de faire de la Somalie un partenaire stratégique, et qu’elle lui a fourni un soutien conditionné pour faire face à la famine qui a endeuillé le pays.
La revue a indiqué qu’Ankara avait construit en Somalie un aéroport et à proximité, la plus grande base militaire en dehors de Turquie, et qu’elle comptait profiter de ses richesses pétrolières et gazières, alors que l’économie turque traverse une crise sévère.
Le président turc n’a d’ailleurs pas caché ses intentions d’exploiter ces richesses au large des côtes somaliennes.
Le gouvernement turc accorde ainsi une importance particulière aux relations avec la Somalie, du fait de sa position stratégique sur le Golfe d’Eden et à l’entrée de la Mer rouge, d’un côté, et sur l’Océan indien, de l’autre.
Pour sa part, le spécialiste de l’islam politique Othman Tazaghart a affirmé que des groupes terroristes en Somalie étaient soutenus ouvertement par Doha et Ankara, mettant en garde contre les tentatives d’utilisation de l’argent qatari pour faire de la Somalie un second Afghanistan.
D’autre part, la Turquie inonde la Somalie de produits turcs et depuis 2011, Ankara a fourni des aides conditionnées à la Somalie, d’une valeur de 500 millions de dollars, en contrepartie de l’octroi de facilités militaires étendues.
L’influence de la Turquie se manifeste aussi au niveau de l’enseignement, pour imposer l’agenda du Parti frériste de la justice et du développement au pouvoir en Turquie.
Par ailleurs, la Turquie a inauguré en 2017 une base militaire pour former l’armée somalienne, et améliorer ses systèmes logistiques, et une élite des Forces spéciales de l’armée turque entraîne les soldats somaliens.
Et des milliers de soldats et officiers de l’infanterie somalienne ont déjà été diplômés de ce Centre de formation militaire situé à Mogadiscio.