Publié par CEMO Centre - Paris
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Turquie : le Conseil de l'Europe demande la libération immédiate du mécène Osman Kavala

samedi 16/mai/2020 - 02:45
La Reference
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Le Conseil de l'Europe a de nouveau appelé vendredi à la «libération immédiate» du mécène turc Osman Kavala, après une décision rendant définitive la condamnation de la Turquie par la CEDH pour cette détention visant à le museler.

Formation suprême de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), la Grande chambre a rejeté l'appel des autorités turques contre un arrêt datant de décembre dernier, rendant ainsi définitive la condamnation d'Ankara dans cette affaire, soulignent dans un communiqué les corapporteurs de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe pour le suivi de la Turquie. «Nous exhortons les autorités turques à exécuter cet arrêt et à libérer immédiatement Osman Kavala, qui est détenu depuis le 18 octobre 2017», y écrivent les deux rapporteurs, le Suédois Thomas Hammarberg et le Britannique John Howell, ainsi que le rapporteur général du Conseil de l'Europe sur la situation des défenseurs des droits humains, la Française Alexandra Louis.

En libérant Osman Kavala, personnalité connue des cercles intellectuels en Europe, les autorités turques respecteraient leurs obligations légales et humanitaires mais «enverraient aussi le bon signal à la société civile turque, un signal attendu depuis longtemps», estiment les parlementaires. Une libération selon eux d'autant plus importante que le détenu est exposé au Covid-19 et a été exclu, comme les autres prisonniers d'opinion, des libérations anticipées liées à la pandémie.

Homme d'affaires et philanthrope, Osman Kavala est devenu le symbole de la répression orchestrée contre la société civile en Turquie, en particulier depuis une tentative de putsch en 2016 suivie de purges massives. En décembre dernier, la CEDH, le bras judiciaire du Conseil de l'Europe, dont la Turquie est membre, avait exigé la «libération immédiate» du mécène, mais les tribunaux turcs avaient décidé de le maintenir en détention. «Il est établi au-delà de (tout) doute raisonnable que les mesures» prises à son encontre visaient à «réduire M. Kavala au silence et avec lui tous les défenseurs des droits de l'homme», avait jugé la CEDH.

Accusé d'avoir financé les manifestations de 2013 contre l'actuel président turc Recep Tayyip Erdogan, Osman Kavala a été acquitté au mois de février mais avant même de pouvoir quitter la prison où il était incarcéré depuis plus de deux ans, il a été placé en garde à vue dans le cadre d'une autre enquête, portant celle-là sur la tentative de coup d'Etat de juillet 2016.

 


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