L'UE dénonce les forages de la Turquie au large de Chypre
L'Union européenne a
condamné vendredi les agissements de la Turquie au large de Chypre dans le
cadre d'un conflit lié à l'exploration de gisements de gaz, accusant Ankara
«d'aggraver» les tensions.
A plusieurs reprises, les
27 ont exhorté la Turquie à mettre fin à ses forages d'exploration gazière et
pétrolière au large de l'île car ils empiètent sur la zone économique de
Chypre, membre de l'Union. Plus tôt cette année, l'UE a gelé les avoirs et interdit l'entrée à deux
citoyens turcs impliqués dans les opérations, mais Ankara a tenu
tête.
«Nous déplorons que la
Turquie n'ait pas réagi aux nombreux appels de l'Union européenne pour qu'elle
cesse de telles activités et nous réitérons notre appel à ce que la Turquie
fasse preuve de retenue, qu'elle renonce à ce genre d'agissements et qu'elle
respecte la souveraineté et les droits souverains de Chypre», ont insisté les
27 ministres des Affaires étrangères de l'Union dans un communiqué commun.
Les ministres ont salué
les efforts chypriotes en vue de négociations sur le différend tout en
déclarant que «l'escalade récente des agissements de la Turquie va
malheureusement dans la mauvaise direction».
Le navire turc Yavuz fore
au large de Chypre depuis la fin du mois dernier. Le ministre turc de
l'Energie, Fatih Donmez, a affirmé jeudi que les travaux ne s'arrêteraient pas.
«La Turquie poursuit ses
activités de forage et sismiques (...) dans l'est de la Méditerranée sans
aucune interruption», a expliqué jeudi M. Donmez à l'agence de presse étatique
turque Anadolu.
D'importants gisements de
gaz ont été découverts dans les fonds marins des eaux revendiquées à la fois
par Chypre et la Turquie.
Ankara assure que ses
activités de forage pétrolier sont en accord avec le droit international et a
déclaré que son allié, la république turque de Chypre du Nord, non reconnue par
la communauté internationale, devait recevoir une partie des bénéfices.