Ces structures sanitaires disposent de ressources limitées et sont confrontées à des pénuries d’équipements et de médicaments de base.
« De nombreux hôpitaux ou établissements de santé, situés dans des zones proches du conflit, ont également été endommagés ou fermés », a déclaré le porte-parole du HCR Andrej Mahecic lors d’un point de presse virtuel depuis Genève.
D’ailleurs, la Mission de l’ONU en Libye (Manul) a déploré 17 attaques contre des hôpitaux depuis janvier dans la capitale libyenne Tripoli et sa banlieue, théâtre de combats meurtriers entre groupes armés rivaux. « Il y a eu 17 attaques et frappes contre des établissements sanitaires en Libye depuis le début de l’année », a indiqué vendredi dans un tweet la Mission onusienne, ajoutant que « ces attaques continuaient ».
La dernière en date a eu lieu jeudi « contre l’Hôpital Central de Tripoli (HCT) alors que différentes zones de la capitale étaient sous le feu des roquettes », a tweeté la Mission onusienne, condamnant « tous les actes qui mettent la vie des civils en danger et empêchent l’accès aux services de secours vitaux ».
Face à ces violences, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés se fait l’écho de l’appel du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, exhortant les parties belligérantes à travers le monde à cesser leurs combats pour soutenir la réponse face à la menace de la pandémie de Covid-19.
Des réfugiés ayant désespérément besoin d’aide
Sur le terrain, le HCR continue de fournir un appui aux autorités libyennes et aux Libyens déplacés, alors que sévit la pandémie de Covid-19. Dans un contexte de détérioration des conditions de sécurité, ainsi que de restrictions à la circulation dues à la pandémie de Covid-19, le HCR a fourni une aide d’urgence à environ 3.500 réfugiés et Libyens déplacés internes ces deux dernières semaines.
Le programme d’assistance a aidé quelque 1.600 réfugiés vivant en milieu urbain, plus de 700 réfugiés actuellement détenus et près de 1.500 Libyens déplacés internes dans différentes installations à travers la Libye, et comprenait des kits d’hygiène et un colis de vivres pour un mois.
Les distributions visent à aider certaines des personnes parmi les plus vulnérables pendant le Ramadan - un moment important pour faire preuve de solidarité alors que les civils luttent pour répondre à leurs besoins au quotidien.
Les réfugiés ont déclaré au personnel du HCR qu’ils ont désespérément besoin d’aide. Beaucoup subvenaient auparavant à leurs besoins en tant que journaliers, mais ces emplois ont dû être interrompus en raison du couvre-feu et d’autres restrictions liées à la pandémie de Covid-19.
Selon une enquête menée par le Centre des migrations mixtes, environ 75% des réfugiés et des migrants ont perdu leur emploi en mars et avril. Avant le Ramadan, certains ont déclaré qu’ils ne pouvaient se permettre qu’un seul repas par jour. D’autres recevaient auparavant une aide supplémentaire de la part de leurs proches par le biais de transferts internationaux de devises, mais ils se trouvent désormais dans une situation difficile car cette aide avait cessé ces dernières semaines.
Par ailleurs, les prix des denrées alimentaires ont flambé dans la plupart des villes en Libye, peu après la mise en œuvre des mesures de prévention et de lutte contre la Covid-19.
Des pénuries de produits de première nécessité, comme les œufs, les légumes et la farine, sont signalées dans les villes à travers toute la Libye, alors que le pays lutte pour importer des produits du fait de ruptures de la chaîne d’approvisionnement mondiale et du conflit dans la partie occidentale du pays qui bloque les voies d’approvisionnement.