Publié par CEMO Centre - Paris
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Les femmes de Daech sur les traces des Frères

lundi 24/septembre/2018 - 08:48
La Reference
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Sarah Rashad

 

Les juristes musulmans ont tiré des textes coraniques la signification du terme « allégeance ». Ils l’ont défini en Islam comme étant « un rapport basé sur l’engagement et l'obéissance ». Ils se sont référés au noble verset coranique, dans lequel Allah s’adresse à son prophète : « Ceux qui te prêtent serment d’allégeance prêtent allégeance à Allah et la main d’Allah est au-dessus de leurs mains ». Ce verset a été révélé lorsque les musulmans ont prêté serment au Prophète, paix soit sur lui, hommes, femmes et enfants.

Le serment d’allégeance n’était pas appliqué seulement à l'époque du Prophète. Il était également en viguer sous les califes bien guidés et leurs successeurs, avec cependant une différence profonde à savoir que les femmes en étaient exclues, alors que le Prophète a reconnu le serment d'allégeance des femmes conformément au verset « Prends leur le serment d’allégeance et demande pardon pour elles, Allah est Pardonneur et Miséricordieux ». En dépit de ce verset, le serment d’allégeance des femmes a cessé d’exister sous prétexte que celui fait au Prophète était un serment religieux alors que celui fait aux dirigeants est un serment politioque.

Cette mauvaise compréhension du serment d'allégeance était un plateau en or sur lequel les groupes islamistes ont présenté leur projet totalitaire. Les femmes en ont de tout temps été exclues, malgré le souci des Frères musulmane de se présenter comme un groupe « plus ouvert » comparé aux autres groupes islamistes.

D'autres organisations terroristes comme Daech, Al-Qaida, Al-Takfir wal Hidjra, le Jihad et autres ont également exclu les femmes de ce concept, alors que la Gamaa islamya et les salafistes n’exigent aucun serment d’allégeance, ni aux femmes ni aux hommes. Leur logique est que la confiance fait office de serment d’allégeance, car il n’est pas requis que celle-ci soit écrite ou exprimée oralement.

L’absence de tout rôle féminin au sein de la Gamaa Islamya est du à la conviction du groupe que les femmes ont toujours joué un rôle inférieur à celui des hommes dans la société islamique depuis ses débuts. Par conséquent, le groupe n’a jamais accordé de rôle aux femmes, se contentant de les représenter par leurs maris.

Idem pour les Salafistes qui trouvent que les femmes ont un rang inférieur aux hommes.

Tous ces groupes islamistes ont une conception très proche du rôle de la femme et du serment d’allégeance.

L'organisation du Jihad crée en Egypte par Sayed Imam et Ayman Al-Zawahiri, a cessé dans les années 1980 de demander le serment d’allégeance à ses membres, car beaucoup de chefs spirituels que le groupe considérait comme digne de ce serment ont été arrêtés.

Quant à Daech et Al-Qaïda, instigateurs du terrorisme international, leur conception est très proche des autres groupes islamistes radicaux. Ils portent un regard d'infériorité sur les femmes. Ils sont attachés au serment d’allégeance dans le seul but de proclamer le califat islamique, ne le demandent pas aux femmes mais se contentent de le réclamer à leurs maris.

 

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