Covid-19 en Iran, une crise supplémentaire
Le 3 mai 2020, le
porte-parole du ministère iranien de la Santé a posé le bilan : 97 424
contaminés et 6203 morts depuis le début de l’épidémie du Covid-19 en Iran. Ces
chiffres, assez faibles par rapport à ceux d’autres pays, sont accusés d’être
minimisés par les autorités iraniennes. Quoi qu’il en soit, les conséquences
sanitaires, économiques et politiques de la pandémie risquent d’être bien plus
lourdes pour l’Iran.
La lente réaction des
autorités iraniennes
Les autorités iraniennes ont reconnu les premiers cas de
coronavirus le 19 février 2020, dans la ville sainte de Qom. Pourtant, le virus
était présent sur le territoire bien avant.
Le régime iranien a en effet tenté de cacher l’émergence
du virus. Cette attitude des dirigeants trouve plusieurs explications. Certains
estiment qu’ils ont voulu sauver les apparences pour l’anniversaire de la
révolution de 1979, le 11 février. D’autres avancent également leur volonté de
favoriser la participation aux élections législatives du 21 février.
Cependant, face au nombre croissant de contamination de
personnalités liées au pouvoir, le régime n’avait plus d’autre choix que
d’admettre l’émergence du virus sur son territoire.
Des mesures sanitaires
et des moyens insuffisants
Les autorités iraniennes commencent alors à
annoncer plusieurs mesures. Parmi elles, la fermeture des établissements
éducatifs dans 14 provinces, ou encore l’annulation des compétitions sportives
et culturelles. Néanmoins, le régime refuse d’imposer des mesures de
confinement ou de quarantaine, au nom de la santé de l’économie nationale. En
effet, Iraj Harirchi, vice-ministre de la Santé, et Ali Rabiei, porte-parole du
gouvernement, ont donné une conférence de presse le 24 février 2020. Au cours
de celle-ci, Iraj Harirchi affirme : « La quarantaine, c’était
quelque chose qu’on faisait avant la Première Guerre mondiale, à l’ère du
choléra et de la peste. Les Chinois eux-mêmes n’en sont pas très
satisfaits ». Paradoxalement, au cours de sa déclaration, Iraj Harirchi
semble fiévreux, et tousse à de nombreuses reprises. Le lendemain, il est testé positif au Covid-19.